samedi 29 septembre 2007

J'AI MAL A MA BANLIEUE

Bus de Marseille: 8 ans de prison pour les jeunes

Les deux jeunes accusés d'avoir incendié un bus à Marseille en 2006 ont été condamnés à 8 ans de prison

Le parquet avait réclamé une peine de 12 ans de prison contre Béchir et Cédric qui étaient âgés de15 ans au moment des faits.

Le procès à huis clos devant le tribunal pour enfants a été marqué par le témoignage, via une visioconférence, de Mama Galledou, la jeune femme de 27 ans gravement brûlée dans l'incendie.

Les deux jeunes gens, en T shirts noirs, l'un âgé de 15 ans, l'autre de 16 ans, sont apparus sonnés à l'énoncé du jugement, en présence de la presse. Une parente a éclaté en pleurs.

Le réquisitoire
Avant de demander une peine de douze ans contre chacun des prévenus, la vice-procureur Anne Lezer avait décortiqué "l'opération commando" qui a conduit les huit incendiaires - tous mineurs au moment des faits - a mettre le feu au bus 32, le 28 octobre 2006 dans les quartiers nord de Marseille.

Dans les peines qu'elle a requises, la magistrate n'a fait "aucune différence" entre les deux jeunes prévenus car il existe, selon elle, "trop de zones d'ombre" dans ce dossier.

Anne Lezer a évoqué la nécessité de donner un coup d'arrêt à une dérive qu'on "ne peut plus laisser faire". Elle a mis en exergue les "défaillances d'un système éducatif" qui ne permet pas de "croire à la rédemption" des accusés.

Six autres prévenus comparaîtront du 3 au 7 décembre devant la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône et encourent une peine de 30 ans de prison.

Source : Info.France2

Je m'insurge contre les termes de "trop de zones d'ombre" : alors, il ne faut plus faire de différence, et mettre tout dans le même sac, on fait une moyenne, et on distribue les peines ? Il faudrait également préciser, en ce qui concerne les "défaillances d'un système éducatif" qui ne permet pas de croire en la "rédemption" des accusés..
Le système éducatif n'est pas le seul remède.
Cependant, l'acte commis par ces enfants est très lourd de conséquences pour la victime. Ils doivent en prendre conscience.
La faute à qui ?
Il n'y a pas qu'un seul coupable dans tout cela. C'est un ensemble de causes qui font que, par contre, un nombre plus restreint d'individus passent à l'acte.
Ghettoisation, ennui, abandon (les jeunes sont livrés à eux-mêmes), il ne faut pas oublier les médias : souvent (sinon toujours) les jeunes ont la télévision dans leur chambre, souvent aussi, le câble ou la parabole, souvent également, l'ordinateur et Internet (pas forcément).

Il faut vivre au milieu d'eux pour les comprendre. Parfois, cela donne l'impression de vivre au-dessus d'une "poudrière". Que tout va exploser.

Ces jeunes ont tout un code fonctionnement. La loi du quartier, c'est la loi du plus fort. Le quartier ne fait pas de quartier aux plus faibles.
(Cendra)

Autre info :

Bus incendié à Marseille: huit ans de réclusion pour deux adolescents

MARSEILLE (AFP) — Deux adolescents, jugés pour l'incendie criminel d'un bus dans lequel une jeune femme avait été grièvement brûlée en octobre 2006 à Marseille, ont été condamnés vendredi chacun à huit ans de réclusion criminelle par le tribunal pour enfants.

Douze ans de prison avaient été requis contre eux lors du procès qui s'est déroulé à huis clos.

Six autres incendiaires présumés du bus, âgés de plus de 15 ans le jour du drame, seront jugés par la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône, à partir du 3 décembre.

Ce jugement, rendu après plus de 3h30 de délibéré, intervient au lendemain de l'incendie volontaire d'un bus transportant plus de 40 passagers à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).

Les deux jeunes, en T-shirts noirs, sont apparus sonnés à l'énoncé du jugement, en présence de la presse.

Poursuivis pour incendie volontaire ayant entraîné une infirmité ou une mutilation permanente, ils avaient reconnu les faits pendant l'instruction. L'un d'eux avait désigné l'auteur du jet de mouchoir enflammé dans le bus.

Leurs avocats ont indiqué à la presse qu'ils allaient étudier la possibilité de faire appel.

"Huit ans, on pourrait être content mais on ne l'est pas parce que huit ans pour un enfant qui n'a pas encore 16 ans, c'est énorme. C'est très sévère", a déclaré Me Philippe Vouland, avocat du plus jeune.

Me Michel Lao, avocat du plus âgé, s'est dit "étonné" que tous les deux aient été condamnés à la même peine, puisque son client avait parlé et désigné celui qui avait mis le feu. "La peine est trop lourde. On va réfléchir à la faculté de faire appel. Notre client est assez abattu. Il a un peu plus de seize ans et on vient de le condamner à la moitié de son âge", a-t-il ajouté.

Lors de l'incendie du bus, le 28 octobre 2006, une passagère, Mama Galledou, âgée alors de 26 ans, n'avait pu échapper aux flammes et avait été très grièvement brûlée.

Son avocat Alain Molla, a affirmé que sa cliente était "soulagée" mais ne voulait pas commenter la peine: "elle ne veut pas être un symbole, elle ne veut pas être l'inspiratrice d'une politique pénale répressive", a-t-il dit.

"Nous avions et nous avons confiance dans la justice", a réagi son père, tout en regrettant de ne pas avoir obtenu "la vérité" sur le drame.

La mère d'un des adolescents a balayé les accusations selon lesquelles ils se refusaient à toute explication sur leurs actes: "je préfère voir mon fils tous les jours en prison, même cent ans, et le savoir en vie", a-t-elle dit aux journalistes, ajoutant: "quand on dit la vérité, on meurt dans les quartiers Nord", les quartiers populaires de Marseille. "Si nos enfants parlent, ils risquent leur vie. S'ils ne parlent pas, alors ils sont sévèrement punis".

Mama Galledou avait pour sa part témoigné jeudi par visioconférence. "Pourquoi ont-ils mis le feu au bus alors qu'il n'était pas encore vide, pourquoi sont-ils partis, pourquoi l'ont-ils laissée brûler?", leur a-t-elle demandé selon Me Molla. Selon lui, les réponses n'étaient pas à la hauteur des attentes de la jeune Franco-sénégalaise.

"Elle voulait la vérité, savoir comment les événements s'étaient déroulés. Mais les prévenus ont donné l'impression que c'était le fait du hasard".

Lors de l'instruction, plusieurs des huit jeunes mis en cause avaient avoué que l'incendie avait été prémédité pour faire "comme à Paris", pour "faire parler d'eux dans les médias".

Source : AFP

Je suis désolée de dire à la victime qu'il est fort probable que ce n'était que le fruit du hasard (du moins, dans le choix du bus). Elle n'aura pas plus de réponses sur cela.
Selon ces infos, le "médiatique" en cause ! Trop de force est donné aux images.

Mais le choix du bus est un hasard.

Pour exemple.
Un jour, j'étais dans un "bus de banlieue", c'était la belle saison. J'étais assise, côté trottoir, la fenêtre du bus était ouverte à moitié. fait du hasard. Je n'y avais pas touché.
Le bus arrive arrive à hauteur d'un immeuble réputé "chaud". Deux jeunes sont sur le trottoir. Le plus jeune jette un objet lourd dans ma direction.
Fait du hasard.
La fenêtre était à demi fermée. Ce fut ma chance.
Fruit du hasard.
Je n'ai pas reçu l'objet en pleine face côté droit.
Je n'ai pas été défigurée.

Le jeune en question n'avait pas choisi de lancer cet objet contre moi particulièrement. Le plus triste à dire, c'est que c'était un "jeu". Le jeu de la vie et de la mort.

Je me méfie des fenêtres ouvertes dans un bus : ce n'est plus un hasard.

Qu'il s'agisse d'un désespoir "masqué" d'une population en mal de sa banlieue, en mal de vivre, en mal de repères, personne n'a à payer le fruit de ce malaise. Je continue de croire que la sanction doit être ferme, mais que cela ne suffit pas. Hélas.

Il serait peut-être temps de redonner du prix à la vie. Un prix non indexé, pas d'inflation mais une valeur sans limite aucune...

Est-ce que l'utopie tue ?

CENDRA

Une dissertation, à lire !

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