samedi 29 septembre 2007

IMAGE DU BONHEUR...

FMI

DSK s'envole pour Washington - Renaud Dély

Dominique Strauss-Kahn a été élu hier à Washington directeur général du Fonds monétaire international (FMI).

L'AFFAIRE n'a pas traîné. Dominique Strauss-Kahn a été désigné sans coup férir, hier à Washington, directeur général du Fonds monétaire international (FMI) par les vingt-quatre membres du conseil d'administration du FMI. En compétition avec l'ex-Premier ministre tchèque Josef Tosovsky, présenté par la Russie, l'ancien ministre des Finances succède à l'Espagnol Rodrigo Rato.

DSK rejoint le club très fermé des Français qui président des institutions internationales comme son camarade du PS, Pascal Lamy, qui siège à la tête de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ou le plus libéral Jean-Claude Trichet, qui dirige la Banque centrale européenne (BCE). Voilà surtout un présidentiable qui s'éloigne pour cinq ans de la vie politique nationale, comme il l'a annoncé lors de son audition devant le FMI.

Hier, Nicolas Sarkozy n'a pas attendu dix minutes pour s'arroger ce succès. Il s'est fendu d'une déclaration depuis l'Elysée pour faire de l'élection de DSK, « candidat de la France », un symbole de « l'ouverture », une « grande victoire de la diplomatie française », et une « preuve » de « l'influence de la France dans le monde ». De quoi froisser quelques-uns de ses partenaires européens car ce n'est pas exactement ainsi que les choses se sont passées.

« Il voulait se rendre utile »

L'heureux élu, qui concourait au nom de l'UE, s'est fait un malin plaisir de rappeler la chronologie des faits dans son communiqué en remerciant le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, « grâce à qui tout a commencé », puis Nicolas Sarkozy, les « ministres de l'Union européenne » et enfin « tous ceux qui (lui) ont apporté leur voix ». DSK s'est dit hier déterminé à « engager sans tarder les réformes du FMI » qu'il a promises au fil d'une campagne de trois mois et 100 000 kilomètres. Il s'est repeint en candidat « des pays émergents et des pays à bas revenus », écumant notamment l'Amérique latine du Brésil - où il a obtenu le soutien de Lula - au Chili, où il se trouvait encore hier.

« Dominique est devenu le héros des "sans" tout en étant adulé par les pays riches », s'amuse son ami Jean-Christophe Cambadélis, député PS de Paris. En se dépensant sans compter, DSK a aussi démontré que, « finalement, il sait faire campagne », comme le faisait remarquer Ségolène Royal il y a quelques semaines. L'ex-candidate n'avait guère apprécié sa passivité durant la présidentielle. Ces règlements de comptes lassaient un homme, universitaire dans l'âme, plus attiré par les sphères internationales que par les querelles d'appareil. L'un de ses fidèles, l'ancien ministre Pierre Moscovici, résume l'état d'esprit qui est à l'origine de cet exil : « Dominique n'avait pas très envie de vivre encore quelques années d'opposition médiocrement intéressantes, il voulait se rendre utile. » Résultat, il abandonne ses partisans au moment où s'engage un nouveau round d'affrontements au sein du PS. Forts d'un pécule de 25 % des voix acquis lors de la primaire présidentielle, ceux-ci publieront la semaine prochaine un « manifeste de la rénovation » définissant leur « socialisme du réel ». Mais se divisent déjà entre ceux qui veulent tenir le courant à l'écart des joutes du prochain congrès et ceux qui, tel Pierre Moscovici, s'imaginent volontiers prendre la succession de François Hollande. Un seul être vous manque...


Source : Le Parisien

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