mardi 4 septembre 2007

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Quand on croit posséder et que l'on ne possède rien, ou l'intemporalité des choses de la vie terrestre... Bref, une certaine politique.

J'ai, mais je n'ai rien. La vie sur cette terre offre beaucoup de leurres et les candidats sont nombreux. En effet, certaines croyances, incroyances ou crédulités peuvent apporter l'illusion que l'on possède soient des biens, soient des idées, soient des gens. Et l’on jongle avec ces croyances imberbes des autres, gonflés que l'on est de notre propre personne. De multiples facettes brillent d'éclats adaptés aux circonstances que nous pensons construire, modeler, afin d'y amener nos proies. Vivantes ou pas... L'important est qu'elles nourrissent la vacuité de notre esprit et l'ambition de nos rêves que nous m'arrivons pas à garder secrets tant ils nous dévorent. Certains appellent cela de la politique et ils se galvanisent de paroles qu'ils ont du mal à croire eux-mêmes tant elles sont aberrantes ou s'endorment dans un immobilisme de l'ère glaciaire tant cela peut paraître un tantinet désuet, fade ou inutile. Ou bien d’autres même s’arrondissent de mots dont seule la haine de l’art pourrait désimbriquer…

On vous expliquera que vous n’y comprenez rien. C’est bien évident, vous n’y comprenez rien ! La logique n’est pas la même, les intérêts bien différents, vos besoins si primaires que ceux d’en haut n’ y prêtent qu’une attention calculée. Ils ne sont plus aptes à écouter. Cela ne les intéresse plus. Ils vivent dans une autre sphère. Une bulle certes non pas protégée mais sans cesse attaquée par d’autres bullgogs assoiffés de pouvoir et de gloire. Et pourtant, nos soucis, ils les traitent si bien sur leurs papiers qu’ils nous distribuent à volonté. De mots chocs bien tournés enveloppés de cellophane et de chiffres qui nous parlent à coups de baston mirobolants bourrés de zéros à la suite bien pointés, un portrait de nos vies se dessine sous la manne et la coupe d’habiles rédacteurs-concepteurs et, selon les moyens, de graphistes chevronnés à pompons médiatiquement branchés.

On vous expliquera encore que vous aurez votre place, qu’elle se fera, mais le glaçon, c’est pas votre truc, surtout quand il faut accuser les coups des pics à glace des prédateurs qui vous accompagnent. Vous préfèreriez peut-être un cocktail suave, aux couleurs exotiques, palmier à l’appui, ou peut-être des louanges enchanteresses de sirènes acculées à un port d’attache et munies de lianes tronquées de messages en bouteilles ingurgités d’un trait. Ou encore que l’on vous écoute.

Peut-être cela.

On ne leur demande pas d'être un saint, on sait qu’ils ne le sont pas. On demande qu’ils soient engagés. Si possible pour notre cause, si nous les élisons. Quel est ce paradoxe de la politique de payer une cotisation pour un parti, puisque nous les élisons, ses membres qui nous dictent ce que nous devons faire, pour les élever encore un peu plus, et par là même, qu’ils nous écrasent un peu plus. Ne leur faites pas croire que vous êtes pour eux, à moins d’avoir du poids dans l’électorat, puissant chiffre, atout indispensable, qui vous fait jouir d’un certain sentiment de puissance ou d’influence, d’être quelqu’un. Mais qui ?

Qui êtes-vous, au bout du compte ?

Du compte de voix, quand vous êtes devenu aphone à vous-même, que les voies de votre destinée vous semblent ridicules à en rire, et que vous vous retrouvez devant une glace qui ne vous renvoie qu’une sorte de clone, un pantin articulé par les leurres qu’ils ont lancés. Un beau poisson. A vous d’ingurgiter le poison.

Et on vous expliquera que vous vous torturez l’esprit, que vous perdez vos forces dans de vains ébats au milieu du marécage de la vie réelle, de votre quotidien qui n’est plus le leur.

Vous vous débattez, vous y croyez encore. Il est votre meneur, celui que vous regardez d’un œil attendri. Un espoir qui naît à l’orée de votre cité et de ses propres meneurs. Un monde où vous craignez, pour de vrai, le pire qui est à venir pour vos enfants.

Alors, les mots, avec lesquels j’ai joué tout au long de cet émoi intello-culturel qui patauge dans la mélasse de mes miasmes spirituels à peine condescendants, les mots, je vous les débride. A qui comprendra.

Je vous préviens : le traducteur n’est pas fourni dans ce pack.

Ce serait dérisoire. Mais ce billet se veut ironique.

Tout comme la vie.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

comme disait Jacques Lacan, "nous vivons dans un monde d'illusions et de représentations"

Anonyme a dit…

Quand les adhérents et les électeurs auront compris que ce sont eux qui font les élus, peut-être qu'alors, il pourra y avoir un renversement de la vapeur.
Les élus ne sont RIEN sans les électeurs et les partis ne sont pas grand chose sans leurs adhérents.
Quant à la représentation, elle est l'image de ce qui peut être plus profond. Mais nous tronquons cette image soit par souci de préservation, soit pour d'autres raisons plus ou moins louables.

Les illusions sont ce qu'ils (les élus) font et donnent. A d'autres de clarifier et d'ouvrir les débats.

Ce n'est pas toujours le cas sur ce blog, mais le voilage n'est pas total. Ce qui en fait le charme, et parfois la déception...