NOUS N'IRONS PLUS AU BOIS

Nous n'irons plus au bois, les rêves d'enfant ont été tués. Vertige astronomique d'élections en cascade et de manoeuvres intra et extra politiciennes.
Les idéaux sont bafoués, les besoins les plus primaires non respectés, les citoyens leurrés et les militants ignorés.
Nous n'irons plus au bois cueillir nos rêves les plus simples, engranger nos nuits de songes pour nourrir notre vie de tous les jours. Le quotidien s'est habillé d'un irréalisme que nourrissent les médias. L'expression libre est devenue une utopie. L'impression n'est que le reflet de ce qui n'est pas nous.
Plus de rêves ? Non ! Il m'en reste en réserve que personne ne peut toucher. Point de fariboles, que de l'imaginaire impalpable et des sonorités bien vivantes au creux d'une alcôve de mon âme. Que diable ! Si la politique devient un "mal nécessaire", je ne saurais jouer de son instrument tel qu'on me le décrit, ou qu'on le décrie... Si sa couleur, pour moi, n'est pas monochrome, elle n'est, en tous cas, pas la palette d'un artiste de salon !
Les pigments qui se retrouvent sur mon pinceau, je les ai empruntés au fil du temps. Le passé, parfois en mouvement, et le présent, toujours agité !
Le capitaine Crochet ne viendra pas à mon secours, et, d'ailleurs, je ne lui ai rien demandé ! Pourtant, la Fée Clochette continue de sonner ses tambourines... Le navire est prêt à couler mais ses héros n'ont pas de vrai visage, ou leur visage reste couvert... A califourchon entre l'ombre et la lumière.
Dame Nature montre son mécontentement mais on ne l'écoute guère. Dans le tableau de l'imaginaire, les simples gens n'ont pas leur place.
Et pourtant !
La part de lumière est intrinsèque, elle est part de nous-même.