ETHIQUE ET POLITIQUE
Quelques citations, quelques réflexions sur l'éthique en politique. Cela ne fera pas de mal à certains...
« Que l'homme soit un animal politique à un plus haut degré [...] que tout autre animal vivant à l'état grégaire, cela est évident. »
Aristote. La Politique, livre I
Le but de l'État, ce n'est pas la domination, c'est la liberté.
Spinoza. Traité théologico-politique.
" La raison d’être de la politique est la liberté, et son champ d’expérience est l’action "
(Hannah Arendt in La crise de la culture).
« Il y a aujourd’hui une crise de confiance des citoyens dans la capacité des institutions et des hommes d’incarner leurs préoccupations ; une crise du sens même de la politique, de sa capacité d’agir sur le réel (exemple du chômage). La politique meurt si elle n’est pas porteuse d’espérances, de rêves et d’utopies. On constate un certain désintérêt des citoyens de " la chose publique ", ce qu’attestent les derniers taux de participation aux élections. En fait, les citoyens reprochent un affadissement du débat démocratique. »
« L’éthique se rapporte à la morale et à la science qui en découle, ainsi qu’à la maîtrise de sa conduite dans un cadre de compréhension et de tolérance. »
« La politique se rapporte à la cité, à la société, au gouvernement des affaires publiques et sert de base à l’organisation de l’État. »
«L’éthique se manifeste comme une exigence morale, née d’une source intérieure, comme la croyance, la culture, les relations avec autrui, les normes d’une communauté, d’une société… d’une source intérieure, qui comporte une spécificité du devoir et qui provient aussi d’une organisation transmise collectivement. Cette association peut introduire l’égocentrisme, à savoir que l’individu est inclus dans un tout, choisi pour lui (sa famille, sa nationalité). Elle peut s’ouvrir sur l’altruisme, dans le cas où il exerce un choix (le couple, les amis…) ou auquel il adhère volontairement (associations philosophiques, religieuses, politiques…). Si l’on considère que la morale est naturelle à l’homme,
il est cependant judicieux d’atténuer cette assertion du fait que l’être humain, considéré par ailleurs comme plus ou moins égocentriste et égoïste, s’oppose à la société qui elle-même comporte rivalités, concurrence, entretient l’individualisme, y compris jusque dans la gouvernance politique de ses institutions. »
Extraits du site : Idées nouvelles
Il me serait difficile de ne pas citer Jean-Christophe Picard, "expert en la matière", porte parole du Parti Radical de Gauche des Alpes-Maritimes, Président fondatuer du Club Ethique et Politique...
«Non seulement les acteurs politiques ne se sont pas dotés d’un code de bonne conduite, mais ils ne se sont jamais posé la question d’en avoir un. Pourtant, il y a eu des précédents, qui ne s’appliquaient, il est vrai, qu’aux ministres. Citons l’ordonnance de 1302 de Philippe le Bel sur la “ réformation du royaume ” qui exigeait des serviteurs du royaume une vie privée “ de bonne renommée ” et leur interdisait de recevoir des cadeaux “ si ce n’est de choses à manger et à boire ”. Beaucoup plus récente, la circulaire de Michel Rocard du 25 mai 1998 constituait un véritable code de bonne conduite destiné aux membres du gouvernement. Elle contenait des préceptes très intéressants : il faut “ élaguer les dispositifs juridiques de leurs règles désuètes ou inutilement contraignantes ”(faire des lois claires et nécessaires), il convient de préférer “ le constat de l’action à l’annonce de l’intention ” (refus des effets d’annonce), la désignation des titulaires d’emplois publics doit se faire “ sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ” (refus du “ spoils system ”). Depuis cette circulaire, plus rien. Aussi, est-il légitime de s’interroger : faut-il créer un code d’éthique politique ? Une petite précision en ce qui concerne le vocabulaire : le mot “ déontologie ” renvoyant aux devoirs moraux de l’exercice d’une profession, on ne peut pas parler de “ code de déontologie politique ”car, justement, la politique ne doit pas être un métier. Il est indispensable que les élus conservent une activité professionnelle, en complément de leur mandat, afin de conserver un ancrage dans la réalité. Il est toujours choquant d’entendre des élus dire qu’il faut “ aller rencontrer les gens dans les cages d’escalier ”. Cela veut dire quoi ? Que certains élus sont obligés de faire un effort pour rencontrer des citoyens ? Qu’ils habitent dans un endroit isolé et que, de temps en temps, ils vont faire une sorte de “ safari électoral ” pour voir à quoi ressemblent les citoyens (surtout quand ces mêmes citoyens vont prochainement devenir des électeurs) ? On sait où cela nous conduit : à avoir des députés qui ignorent le prix d’une baguette de pain, un Président de la République qui n’a jamais entendu parler de la souris d’un ordinateur… Bref : cela nous donne des élus qui sont de véritables extraterrestres ! C’est pourquoi, à la place de “ code de déontologie politique ”, il est préférable d’employer “ code de bonne conduite politique ” ou encore “ code d’éthique politique ”. »
On le retrouve un peu dans tout ce qui est dit... L'élu qui donne l'exemple, le non cumul des mandats et la présence "obligatoire" dans les instances du mandat pour lequel on est élu. Souvent, un cumul de mandats et un homme (ou une femme...) reste un homme (une femme...), il ne peut pas être partout ! Certains élus, par exemple, de par leur mandat, sont automatiquement membre d'un Conseil d'Administration, mais le temps leur manque pour y assister, et l'importance qu'ils y accordent n'est pas... vitale pour eux... Après, ils vont vous parler de ce collège où ils assistent à une remise des prix alors qu'ils n'ont assisté à aucun Conseil d'Administration ! Et ils vous diront du bien de ce collège, qu'ils doivent quand même suivre un petit peu, mais pas assez pour bien le connaître ! Mais, pas de pierre jetée ! Ils ne peuvent pas tout faire, ces élus ! Et c'est pour cela que le cumul des mandats... Je dis non !
Je reprendrai donc ce qui est cité en début de ce post, car il résume ce que bon nombre des gens du peuple pense...
« Il y a aujourd’hui une crise de confiance des citoyens dans la capacité des institutions et des hommes d’incarner leurs préoccupations ; une crise du sens même de la politique, de sa capacité d’agir sur le réel (exemple du chômage). La politique meurt si elle n’est pas porteuse d’espérances, de rêves et d’utopies. On constate un certain désintérêt des citoyens de " la chose publique ", ce qu’attestent les derniers taux de participation aux élections. En fait, les citoyens reprochent un affadissement du débat démocratique. »
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