lundi 2 juillet 2007

DELINQUANCE DES MINEURS

Rachida Dati défend la réforme du traitement pénal des mineurs

PARIS (Reuters) - Au nom de la fin de "l'angélisme", Rachida Dati, défend lundi la réforme du traitement pénal des mineurs récidivistes.

Dans une tribune publiée par Libération, la ministre de la Justice affirme que "le primat de l'éducatif, sa vertu incomparable, ne doivent pas et ne seront pas remis en cause".

Le projet de loi créant des peines minimales pour les délinquants récidivistes et abaissant la majorité pénale de 18 à 16 ans pour les multirécidivistes doit être présenté au Sénat à partir du 5 juillet.

"Il faut en finir avec les attitudes outrées et rechercher un équilibre, difficile à trouver, je le reconnais, entre le caractère insatiable du désir de certains mineurs et les bienfaits d'une loi qui interdit", explique Rachida Dati. "Il faut (...) en finir avec l'angélisme qui inspire trop souvent le discours dominant sur la délinquance des mineurs".

"Aucun mineur ne ressemble à un autre. Chacun a un développement personnel qui lui est propre et la réalité quotidienne est là pour nous rappeler que certains mineurs commettent des faits d'une gravité comparable à celle des faits commis par des majeurs. C'est à ces mineurs-là auteurs de violences graves et réitérées aux personnes et à ceux-là seulement que mon projet de loi s'adresse", souligne la garde des Sceaux.

"Quand un mineur se comporte comme un majeur, il faut qu'il sache qu'il encourt en théorie une peine du même ordre que celle encourue par un majeur. Refuser de le comprendre, c'est refuser de les aider à devenir adultes".


Mon opinion :
J'adore les termes qu'elle emploie !
"le caractère insatiable du désir de certains mineurs..." Waow ! Bref, en clair et décodé, ce qui les pousse à voler, agresser... pour nourrir leur "insatiable" désir de consommation, du "tout tout-de-suite", créé d'ailleurs par la société de consommation actuelle. Sauf qu'il ne faut pas voler, agresser mais... travailler pour obtenir partie de nos insatiables envies... ça, on ne va pas l'enlever !
Le "pauvre petit", c'est fini ! "Il est jeune, il ne comprend pas ce qu'il fait". C'est pour cela qu'on va le mettre dans une prison pour rencontrer de "vrais" durs avec lesquels ils pourront se former à la "vraie vie" de truands et plus si affinités...
Certes, la gravité des actes commis par ces mineurs doit être réprimée, mais, à mon (humble) avis, l'acte de justice doit être accompagné d'un tutorat par le biais d'un suivi soit psychologique soit par le biais d'une association avec éducateurs à l'appui. certes, le coût, je ne peux pas le chiffrer mais, ne croyez-vous pas qu'il sera récidiviste de toutes manières s'il n'y a pas autre chose que la sanction pénale ?
"Quand un mineur se comporte comme un majeur, il faut qu'il sache qu'il encourt en théorie une peine du même ordre que celle encourue par un majeur. Refuser de le comprendre, c'est refuser de les aider à devenir adultes".
Je crois qu'il y a pas mal d'adultes qui ne comprennent toujours pas comment il faut faire pour être adultes... un adulte responsable !
"Chacun a un développement personnel qui lui est propre"
Comment le prendre en compte alors ? Pourquoi dire cela si ce n'est pour ne faire que de la répression ? Et comment faire pour que cela change ? La répression n'est pas l'unique moyen, et surement pas l'unique solution . Je dirais même que cela peut engendrer des conséquences bien plus graves. Les mineurs de 16 ans à 18 ans étaient les "cibles" des jeunes adultes pour leur faire commettre des actes comme des vols. Maintenant, ce que je crains, c'est qu'ils ne cherchent encore plus jeunes... Ce qu'on ne sait pas, c'est que les jeunes adultes majeurs "utilisent" les plus jeunes pour commettre ces actes de vols, ils chercheront donc encore plus jeunes.
Cette loi ne changera pas grand chose, vue sous cet angle....

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APPEL

Les adolescents ne sont pas des adultes

Un des premiers projets de loi, présenté à l’assemblée nationale dès Juillet 2007, conduit à faire juger les adolescents âgés de 16 à 18 ans, comme des majeurs, en cas de récidive. Ces adolescents seront traités comme des adultes. Des professionnels de l’enfance, magistrats, avocats, pédopsychiatres, éducateurs, enseignants, spécialistes de la jeunesse lancent un appel pour que soit conduite une évaluation des politiques publiques, en concertation avec tous les acteurs concernés, et que soient attribués des moyens sérieux aux politiques qui permettent l’éducation de ces adolescents.

L’adolescence est l’âge de tous les possibles. C’est aussi l’âge de tous les défis, des prises de risques, de l’entraînement réciproque. Le nombre des suicides, d’accidents de la circulation, de violences subies, et la surconsommation d’alcool ou de drogues sont les signes de la fragilité de cet âge.

Une petite minorité s’engage dans la délinquance, parfois avec violence. Devons nous traiter ces adolescents délinquants comme des adultes, alors qu’aucun débat n’a eu lieu sur l’age de la majorité, et vouloir les envoyer, plus nombreux encore, en prison ?

Cela peut être l’effet du projet de loi présenté par le gouvernement, qui entend faire juger les adolescents âgés de 16 à 18 ans comme des adultes, et durcir les peines de prison, en cas de récidive. En l’état du texte, par exemple, un vol de portable, commis après deux précédents vols, pourra conduire, sauf exception, un adolescent de 16 ans pendant deux ans en prison, peine plancher minimum. Il en résultera une augmentation importante du nombre d’adolescents détenus.

Aujourd’hui, en France, 15 millions de jeunes poursuivent des études au delà de 20 ans, vivent en couple à 25 ans, ont un premier enfant à 30 ans. La prolongation des études et aussi l’accès difficile à un premier emploi, retardent, pour tous les jeunes, l’entrée dans la vie adulte. Sur ces 15 millions de jeunes, 15 000 d’entre eux âgés de 16 et 17 ans sont interpellés plusieurs fois dans l’année. La plupart de ces adolescents sont déscolarisés depuis l’age de 14 ans, sans qualification ; ils ne parviennent pas à accéder à un premier emploi. Se percevant comme inutiles, humiliés par les échecs répétés, ils «traînent», provoquent, commettent ensemble la plupart de leurs infractions. Ce sont ces adolescents qui, seuls, seraient traités comme des adultes ? Ce sont ces adolescents pour lesquels la France abandonnerait tout effort d’éducation? Trois mille trois cent cinquante d’entre eux ont été en prison en 2006. Faire de l’enfermement la seule réponse « automatique » à la délinquance des mineurs est une impasse ; dangereuse pour les adolescents, à cet âge de la vie, et inefficace pour la société quand nous connaissons l’importance de la récidive à la sortie de prison.

D’autres sanctions existent, qui réparent sans exclure, et permettent un nouveau départ. Nous devons aussi oser nous engager dans la réussite des programmes éducatifs, des internats éducatifs qui structurent ces adolescents, des classes relais, des centres de jour, des maisons des adolescents, qui les inscrivent dans un projet. Leur efficacité est démontrée. Elle serait encore plus forte si elle était appuyée par des budgets à la hauteur de ces enjeux.

A l’heure de l’ouverture politique et de la modernisation proclamée, nous demandons un moratoire sur le texte en projet, l’ouverture d’un « Grenelle de l’adolescence » pour mener un débat serein sur la délinquance des adolescents, une évaluation des politiques publiques et des réformes législatives successives, pour dégager un consensus sur l’insertion de tous les jeunes.Conscients de notre responsabilité d’adultes, nous souhaitons que l’adolescence fasse l’objet d’une politique audacieuse de la jeunesse, à la mesure des espoirs et des fragilités dont est porteuse cette période de la vie.

Appel paru sur le NouvelObs
Signer la pétition sur le site Appel-adolescents

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est vraiment du n'importe quoi !! Tsss sa me degoute, aparament la france ce degrade de plus en plus et deviens du n'importe quoi