jeudi 17 avril 2008

LE SOLEIL SE COUCHE... ET L'AUBE ROSIT MARSEILLE !


La gauche prend la communauté urbaine de Marseille

MARSEILLE (Reuters) - Le socialiste Eugène Caselli a été élu jeudi contre toute attente président de la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole, la troisième de France, à la faveur d'un règlement de comptes post-électoral à droite.

A la surprise générale, Eugène Caselli, secrétaire fédéral du parti socialiste des Bouches-du-Rhône, a été élu aux dépens de l'UMP Renaud Muselier, donné grand favori.

Il a obtenu 79 voix contre 77 à l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. On a dénombré un bulletin blanc.

"C'est un déni de justice. Ce qui s'est passé aujourd'hui est malhonnête", s'est insurgé Renaud Muselier.

"Ce n'est pas le troisième tour de l'élection municipale", a pris soin d'expliquer Eugène Caselli.

La gauche est en effet consciente de ne posséder aucune majorité au sein de l'instance dont elle vient de ravir la présidence davantage par la dispersion des voix à droite que par une poussée de son camp.

Le premier rapport administratif soumis au vote a d'ailleurs été repoussé par 89 voix contre 68 et le nouveau président a été mis, de fait, en minorité.

Il est vrai que le vote s'est cette fois déroulé à main levée et non à bulletins secrets comme pour la désignation du président.

Le basculement de la troisième communauté urbaine de France, qui s'étend sur 60.500 hectares et regroupe près d'un million d'habitants, pourrait bien se résumer à un règlement de comptes post-électoral où certains, à droite, ont choisi de faire payer le prix fort à l'UMP pour le choix de ses investitures à l'élection municipale.

"TURPITUDES ET TRAHISONS"

"Ce sont des turpitudes qui n'ont rien à voir avec ma vision de la démocratie. Il y a eu des trahisons", a encore dit Renaud Muselier.

"Cela ne correspond en rien aux résultats du mois de mars. On a bien vu au premier vote que la droite était majoritaire", a-t-il précisé.

Les regards se sont tournés vers les élus des communes de Marignane, où le dissident Eric Le Dissès s'est imposé face au maire sortant Daniel Simonpieri, et de Cassis où l'UMP Jean-Pierre Teissère a été battu de six voix par la divers droite Danielle Milon.

Dans ces conditions, la gestion de la communauté urbaine marseillaise, qui regroupe 18 communes, risque d'être fortement paralysée, notamment à travers une cohabitation inédite avec Marseille.

La deuxième ville de France a été l'une des rares à avoir résister à la poussée de gauche lors des élections municipales du mois de mars.

"Dialogue et concertation seront les maîtres mots de cette mandature", a pour sa part affirmé Eugène Caselli, qui préfère ne voir dans l'attitude des élus de droite qu'un simple "mouvement d'humeur".

"Quand on se présente à une élection, ce n'est pas pour faire de la figuration", a-t-il ajouté.

Le vice-président de l'UMP et maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, avait choisi de ne pas briguer un nouveau mandat à la communauté urbaine, créée en juillet 2000, dont il a été jusqu'ici le premier et seul président.

Il demeure aujourd'hui à la tête du dernier grand bastion de droite d'une région où la gauche contrôle déjà le conseil général et le conseil régional.

Jean-François Rosnoblet

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