jeudi 10 avril 2008

CE N'EST PAS FORCEMENT OU ON CROIT

Nice matin - 9 avril

Par réaction à une interpellation d'une femme à sa fenêtre, je dirai ceci, madame :
Les voleurs qui vous ont observée ne sont pas ceux que l'on croit forcément.

Ces Roumains, je les ai observés, à plusieurs reprises, à plusieurs endroits. Acropolis, un matin, un groupe d'hommes, sacs posés sur le sol, il est tôt, ils préparent leur journée, se répartissent les tâches. Plus tard, vous retrouverez près d'un marché, près d'un distributeur automatique ces mêmes personnes. Ces "mendiants", vous ne les regardez plus mais moi, qui prend des photos, j'ai appris à observer. Ce mendiant, je l'ai regardé. Il ne m'a pas vue. Pourquoi ? Parce qu'il scrutait la vieille dame avec son cabas. Parce qu'il regarde les gens, enregistre leurs habitudes. Repère les proies potentielles.
Les anges qui ressemblent à des anges ne sont pas des anges. Dans leur pays, où la pauvreté sévit certainement, ils ont appris à se "débrouiller", et c'est souvent à nos dépends à nous.
Ces voitures, qui errent dans la nuit, je me souviens d'une de ces voitures, grande, le passager les pieds sur le tableau de bord, à s'arrêter à certains endroits, à regarder. A repérer.

Ils ne prennent pas des photos ces gens-là. l'appareil est dans leur regard.

Je suis sure, madame, que vous vous apitoyez sur le sort des pauvres gens, surtout ceux qui sont loin, parce que la misère, quand elle est à côté de nous, ça nous dérange.



J'ai volé l'âme de leurs maisons, appelez la police...

En même temps, allez lire le billet de Patrick Allemand, sur la mort d'une jeune basketteuse, un mot, c'est bien, une pensée aussi. Et continuer. Parce que la vie continue.
Ce n'est pas forcément parce qu'on écrit, qu'on ne fait pas, ce n'est pas forcément parce qu'on n'écrit pas, qu'on ne fait pas non plus.
Il y a aussi des tonnes de gens qui se mobilisent tous les jours pour aider les plus démunis.

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