ODYSSEE DE LA VIE
J'ai interrompu mon billet d'avant, sur le socialisme. C'est donc un billet avorté.
J'ai regardé l'Odyssée de la Vie, sur France 2, et l'histoire de Barbara, une femme de 30 ans qui travaille à ... Marineland.
(j'adore les dauphins !)
Une épopée fantastique sur l'histoire de la vie, de sa conception à la naissance. Des images de synthèse superbes qui font vraiment "vivre" cette grossesse et montrent le bébé qui se transforme de jour en jour. On prend vraiment conscience de tous les éléments qui entrent en compte le long d'une grossesse. La fin de l'histoire m'a touchée car la femme devait rester allongée. Puis la naissance, l'apothéose. Le bonheur.
La crise de larmes. Les sanglots qui défilent le long de ma gorge et secouent mon être.
J'ai connu ce bonheur il y a 3 ans. Je ne savais pas que j'étais enceinte. Tout mon corps était transformé. Des sensations hormonales bizarres, l'impression d'aimer la terre entière. Une forme éblouissante (dans ma famille, on ne connait pas les premières nausées...).
Puis, le test, un après-midi et les deux barres disant que j'étais enceinte. Un coup de fil à mon mari. Pas de réaction (il n'y croyait plus).
Le test sanguin. 5 000 et quelques unités. Ce devait faire un petit moment que j'étais enceinte. Les autres tests d'usage : groupe sanguin, toxoplasmose, rubéole (positifs les 2 derniers, donc, j'étais déjà immunisée, négatif pour le groupe sanguin).
Petites contrariétés au boulot. Mes premières douleurs.
Douleurs encore. Repos obligatoire.
Repos encore. Allongée.
Mauvais gynécologue.
Et puis, un moment où je ne sentais plus vivre ce qui était en moi.
Et un matin, tout "cela" s'est vidé... dans les toilettes. C'était un lundi.
Douleurs. J'appelle mon médecin. Il me donne rendez-vous pour le vendredi ! Je demande à mon mari d'aller à la pharmacie. J'ai trop mal. On lui dit de m'amener à l'hôpital. De suite. Urgences gynécologiques de l'Archet. Il restait quelque chose. Alors, j'ai dû prendre un médicament avortif (cytotec) pour provoquer des contractions et "vider" le reste. Et un antalgique, pour calmer les douleurs. Il fallait que je prenne un autre médicament car je suis de rhésus négatif. Bravo, le gynéco ! J'en ai changé depuis...
La douleur morale est toujours un peu présente, et mon mari qui joue toujours l'indifférence du "c'est comme ça". Oui, c'est comme cela que ça devait se passer, ou peut-être pas. Mais les sensations, c'est moi qui les ai eues. Je n'oublierai pas ces quelques courts moments de la transformation de mon corps et des sensations que je pouvais avoir. Et le bonheur, un instant, juste un instant, de pouvoir être mère.
Peut-être que c'est l'enfant, qui avait choisi de ne pas t'avoir pour père, au fond...
Au fond, c'est comme ça. S'il y a de l'amour à donner, il y aura toujours des enfants en manque d'amour, ou des êtres en manque d'amour, sur cette terre. Qui s'est, en un jour, dépeuplée.
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé", disait Lamartine.
Peut-être que la Terre était suffisamment peuplée.
CENDRA
Premier billet que je remets en ligne. C'est un signe, une alarme contre l'indifférence d'un homme. Bien sûr que cela devait arriver si cela devait arriver. Mais, il y a ce que la femme vit à l'intérieur d'elle-même. Il ne peut ressentir ce que j'ai ressenti le peu que j'ai été enceinte. Et il ne peut pas savoir ce que j'ai pu ressentir quand j'ai senti que c'était mort en moi, et le fait que cela soit parti vulgairement dans les toilettes. Quant au regret que ce soit un enfant de lui que j'ai perdu. Je n'en ai aucun.
2 commentaires:
Je ne savais tout cela... J'ai connu ces moments également lorsque mon ex-épouse était enceinte du deuxième enfant ( car en réalité, paul, le plus petit de 5 ans est notre troisième enfant ). Elle a donc perdu le deuxième de la même manière que toi, suite à une absortion de médicaments - et nous ignorions tous deux qu'elle était enceinte.
Les moments où mon ex-femme était enceinte furent les plus merveilleux et c'est à ce moment là que je me suis toujours senti le plus proche d'elle.
C'est gentil de laisser un message sur ce sujet... Surtout venant d'un homme, je suis très touchée...
Non, pas suite à l'absorption d'un médicament. Il a pas tenu, c'est tout... J'ai pris un médicament abortif pour "nettoyer" le reste... Brrr, de dire ça...
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