dimanche 26 août 2007

SEGOLENE ROYAL A MELLE

JOURNAL 20Minutes.fr
Ségolène Royal a prôné la patience lors de sa rentrée politique samedi dans son ex-circonscription de Melle (Deux-Sèvres), renonçant pour l'heure à partir à l'assaut de la direction du PS, tout en avançant ses pions sur la rénovation du parti.

Anticipant d'une semaine la rentrée des socialistes le week-end prochain à l'université d'été à La Rochelle, l'ex-rivale de Nicolas Sarkozy à la présidentielle a critiqué celui-ci de manière très sélective. Elle l'a crédité d'"une sincère volonté de réforme" tout en lui reprochant son "immobilisme", à l'inverse de ses camarades qui lui reprochent "une accentuation" de la politique libérale.

"Je n'hésite pas, je prends mon temps, ce n'est pas pareil", a-t-elle confié aux journalistes en marge de son discours.

La "Fête de la rose" des Deux-Sèvres, à laquelle ont participé 1.500 personnes environ, avait été minutieusement préparée: un autocar a convoyé la presse entre Poitiers et Melle, tandis qu'un site internet avait été monté pour favoriser la venue des partisans de Mme Royal. Un car avait pris la route dans le Vaucluse, d'autres dans le Rhône.

Blouse bleu pâle sur une jupe noire, Ségolène Royal, rentrée bronzée de longues vacances, était entourée de ses proches: une dizaine de personnes dont son ex-directeur de campagne Jean-Louis Bianco ou la députée Michelle Delaunay, vainqueur d'Alain Juppé aux législatives de juin.

Dès le début d'un discours-fleuve (1H30), elle a mis les choses au point. "Je ne suis en compétition avec personne. C'est un travail collectif de longue haleine qui commence", a affirmé la présidente du Poitou-Charentes.

L'ex-candidate, qui s'est dite "animée d'une volonté très solide et sereine", renonce donc pour le moment à partir sabre au clair à la conquête du parti de son ex-compagnon François Hollande, ambition affichée le soir même des législatives.

Depuis ce scrutin, Mme Royal a commis une série d'erreurs, ce qui a fait chuter sa popularité, Dominique Strauss-Kahn la devançant dans plusieurs sondages.

A Melle, elle a prôné de profonds changements dans le fonctionnement du parti, en termes cependant très généraux. Grâce à un parti "ouvert" et nombreux, elle veut en finir avec "des règlements de comptes inutilement brutaux suivis de synthèses parfaitement illisibles."

Sur les idées, Mme Royal a tenu un discours très social-démocrate que ne renierait pas DSK, admettant que pendant sa campagne elle avait "parfois improvisé". "Il faut être très clair sur ce qu'on peut et ce qu'on ne peut pas financer à chaque étape", a-t-elle soutenu.

La "dame blanche" s'est dite "sidérée" que les socialistes aient "peur de l'affirmation de l'individu" ou contestent le rôle du marché dans l'économie.

"Le marché nous est aussi naturel que l'air qu'on respire", a-t-elle lancé. Quant à "l'équilibre entre le collectif et l'individuel, la gauche a donné le sentiment qu'elle l'oubliait". "Cela ne doit plus jamais arriver", a-t-elle lancé.

A Nicolas Sarkozy, elle a reproché essentiellement de "ne pas préparer la France à relever les défis de la mondialisation". "Annoncer la réforme n'est pas l'accomplir", a-t-elle critiqué.

Un ton en dessous de sa colère contre le candidat UMP lors du débat télévisé du 3 mai, Mme Royal s'est particulièrement animée à l'évocation des nouvelles mesures de lutte anti-pédophilie promises par Nicolas Sarkozy, rappelant qu'il avait été quasi constamment ministre de 2002 et 2007.

Dans son opposition, la gauche doit être "percutante sur les propositions et les critiques". "Nous n'avons pas besoin de caricaturer ce qui n'a pas besoin de l'être", a-t-elle dit.

LE JDD

Royal repart au combat

Par Nicolas MOSCOVICI
leJDD.fr

C'est sous le soleil de Melle que Ségolène Royal, détendue, a effectué ce samedi sa rentrée politique. Sur le coup de 15 heures, l'ex-candidate à la présidentielle s'est livrée à un long discours où elle a posé les jalons d'une année qui sera dominée par les élections municipales de 2008. Au programme: refonte du PS mais aussi vigilance accrue à l'égard du pouvoir en place.

La revoilà ! Une semaine avant l'université d'été du PS de La Rochelle, Ségolène Royal a effectué une rentrée détendue et ensoleillée, samedi dans son fief de Melle, dans les Deux-Sèvres. Certaine d'accaparer l'attention médiatique, la candidate malheureuse à la dernière présidentielle avait tenu à soigner le décor. Outre un pique-nique organisé pour les militants, la présidente de la région Poitou-Charentes s'est livrée à un long discours qualifié de "nouvelle forme de parole politique". Un brin pompeux au regard du contenu (Poil à gratter du PS, Jean-Luc Mélenchon l'a carrément qualifié d' "irréel", "sans un mot concret sur les questions sociales"), mais égrené sous l'oeil bienveillant et attentif de l'ensemble de ses proches, de Delphine Batho à Jean-Louis Bianco en passant par Najat Belkacem ou "l'héroïque" Michèle Delaunay, tombeuse d'Alain Juppé à Bordeaux lors des dernières législatives.

Attendue sur le sujet par les observateurs comme par les militants, Ségolène Royal s'est longuement étendue sur l'avenir du Parti socialiste, prenant bien soin toutefois de ne jamais dévoiler ses ambitions personnelles. Aucun nom de cadre du parti n'a d'ailleurs été prononcé. Tout juste l'ex-candidate a-t-elle avancé, sans forcément convaincre, qu'elle n'est "en compétition avec personne" du côté de la rue Solferino. "Je n'ai aucun esprit de rancune, de revanche, aucune amertume (...) Je ne recherche rien d'autre que d'assumer mes responsabilités", a-t-elle déclaré, tout en confiant que le redressement du PS constituait "un travail de longue haleine". "Entièrement mobilisée, animée d'une volonté solide et sereine", Royal reprend également à son compte le thème décidemment très en vogue, de l'ouverture. "Le parti doit ouvrir ses portes et fenêtres à tous (...) y compris aux brebis égarées", a-t-elle même lancé, sous forme de boutade, à l'adresse de ceux, Bernard Kouchner en tête, qui ont choisi de se rapprocher de Nicolas Sarkozy.

Un ton de campagne

Une idée, déjà avancée dans Le Monde ce week-end, qui devrait faire grincer des dents à la direction en place, François Hollande en tête, toujours ferme contre ceux qui ont franchi le pas élyséen. Le même François Hollande qui a d'ailleurs dû apprécier le jugement de son ancienne compagne lorsque celle-ci, préconisant un nouveau mode de fonctionnement au PS a raillé "les motions" qui ont cours dans le parti et qui "débouchent sur des synthèses parfaitement illisibles". "Les Français sont au-delà de ces méthodes et pas en-deçà", a prévenu Royal. Avant de conclure: "Si ce malentendu n'est pas levé, il pourrait être fatal au PS." Dont acte.

Après la gauche, la droite. A la tribune, Ségolène Royal s'est également épanchée sur les premiers mois de pouvoir de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Promettant de ne jamais "caricaturer" le pouvoir en place, la présidente de la région Poitou-Charentes a déroulé par le menu les différents dossiers qui font l'actualité du moment, intérieure comme internationale. Avec une constante: Derrière le "mouvement frénétique" du chef de l'Etat, se cache "un immobilisme qui menace notre pays". Accusant, comme d'autres, Nicolas Sarkozy de succomber à une sorte de dictature de l'émotion, elle estime que cette manière de faire n'est pas gage de "bonne gouvernance".

"Il est insupportable d'aller exploiter la détresse des victimes", s'est-elle emportée sur un ton d'indignation souvent emprunté tout au long d'une campagne présidentielle jugée "exceptionnelle", malgré "la déception de la défaite". Du coup, même si elle n'a pas toujours été claire ou convaincante, force est de reconnaître que Ségolène Royal a marqué de son empreinte son retour dans l'arène politique. Et en l'absence, entre autres, de Laurent Fabius ou Dominique Strauss-Kahn, elle a toutes les chances d'occuper à nouveau les premiers rôles, le week-end prochain, du côté de La Rochelle.

Huiles sur toile trouvées sur : Maro.free.fr

Et maintenant ?

"On va travailler, rénover, refonder, préparer les prochaines échéances.

Dans chaque épreuve, dans chaque échéance politique, il faut en tirer les leçons et puis toujours regarder vers l'avenir.


Il faut rester unis, il faut prendre le temps de faire l'évaluation des choses.


Moi, je suis heureuse d'avoir donné un message d'espoir. Je sais qu'il y a beaucoup de gens déçus et tristes, je ne veux pas qu'il le soient, donc je prends ma force intérieure pour continuer à leuR
communiquer de l'énergie".


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