mercredi 1 août 2007

UNE RAISON EN CACHE TOUJOURS UNE AUTRE

Infirmières: ventes d'armes françaises et une décision britannique évoquées par le fils Kadhafi

AFP - il y a 1 heure 4 minutes

PARIS (AFP) - Un important contrat d'armement avec la France et une décision de justice en Grande-Bretagne sur un ancien agent secret libyen ont joué un rôle important dans l'affaire de la libération des infirmières et du médecins bulgares détenus en Libye, selon des propos du fils du numéro un libyen, Seif el-Islam Kadhafi, publiés par Le Monde daté de jeudi.

Paris et Tripoli ont conclu le 25 juillet un mémorandum sur un projet de fourniture d'un réacteur nucléaire civil permettant la désalinisation de l'eau de mer, ainsi qu'un accord dans le domaine militaire, juste après la libération des infirmières.

Selon le quotidien, qui s'est entretenu avec le fils du colonel Kadhafi à Nice, le "coeur du sujet" entre Paris et Tripoli n'est pas ce projet nucléaire, mais "l'affaire militaire".

"D’abord, l’accord recouvre des exercices militaires conjoints, bien sûr", explique ainsi le fils du leader libyen, acteur clef de l'accord sur la libération des infirmières. "Puis, nous allons acheter à la France des missiles antichar Milan, à hauteur de 100 millions d’euros je pense", révèle-t-il.

"Ensuite, il y a un projet de manufacture d’armes, pour l’entretien et la production d’équipements militaires. Vous savez que c’est le premier accord de fournitures d’armes par un pays occidental à la Libye ?", affirme Seif el-Islam. En 2004, un embargo européen sur les ventes d'armes à la Libye a été levé, mais selon le responsable libyen, "un embargo non dit persistait contre mon pays".

"Les Allemands, surtout, étaient réticents pour des ventes d’armes. Mais avec les Français, nous avons été en négociations depuis longtemps. Nous avons demandé à Sarkozy d’accélérer les choses. Maintenant que le cas des infirmières est réglé, c’est une occasion en or qui survient". Selon lui, des "représentants" des groupes français Thalès et Sagem "sont en Libye en ce moment même". Le colonel Kadhafi "devrait se rendre en France pour signer les contrats en question", ajoute Le Monde.

Le fils du colonel Kadhafi évoque aussi son espoir d'un prochain retour en Libye d'un ancien agent libyen Abdel Basset Ali al-Megrahi, emprisonné en Grande-Bretagne pour l'attentat de Lockerbie (Ecosse) qui avait fait 270 morts en 1988. Ce dernier a été autorisé, fin juin, à faire appel de sa condamnation pour la seconde fois.

"Nous allons bientôt avoir un accord d’extradition avec le Royaume-Uni", dit le fils du dirigeant libyen. "Nos gens", ajoute-t-il en parlant d’officiels libyens, "étaient à Londres il y a un mois environ" pour en discuter. Selon Le Monde, le fils du leader libyen répond "oui" lorsqu’on l’interroge sur les rapports existant entre l’affaire Al-Megrahi et celle des infirmières et du médecin bulgares, accusés d'avoir inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants.

Seif el-Islam Kadhafi "dit avec une grande tranquillité qu’il n’a pas cru en la culpabilité des infirmières bulgares", note le Monde. Selon lui, "elles ont malheureusement servi de boucs émissaires". Il affirme "qu’aucun argent libyen" n’a été versé aux familles d’enfants libyens malades du sida. "Ce que je peux dire, c’est que les Français ont arrangé le coup. Les Français ont trouvé l’argent pour les familles. Mais je ne sais pas où ils l’ont trouvé", en refusant de confirmer une intervention du Qatar.

Les familles des victimes, ont reçu des dédommagements d'un million de dollar par victime, soit un total de 460 millions de dollars. La Commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, avait déclaré que cet argent avait été versé par la Libye.

D'après le fils du colonel Kadhafi, la Libye a obtenu dans toute cette affaire "un bon deal".

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