dimanche 26 août 2007

EAU PLATE, EAU GAZEUSE ? Pour jacky

Champagne, Milord !

Je ne vais pas vous la refaire, des sites, il y en a à foison. Mais quand on regarde un film comme celui-là, histoire de se faire un peu une culture, on ne peut pas passer à côté. Pour des gens de mon âge, il y a les films que l'on fait (sorte de reconstitution, de broderies ourlées aux paupières de l'art), et on découvre, tout d'un coup, quelqu'un qui ne vous était pas indifférente ( on ne peut le rester devant la môme Piaf) mais que l'on ne connaissait pas.

Il y a des noms que l'on ne peut ignorer, même si leur vie nous est un mystère. Qu'ils nous apportent amour, passion, indifférence ou haine. Il y a des noms qui ne font pas que passer. C'est ainsi que j'ai découvert La Callas, c'est ainsi que je découvre un petit Piaf, pas ordinaire, aux accents des rues de Paris et d'une époque.
Je ne connaissais pas son enfance, et je la découvre, une enfance peu ordinaire et chaotique, mais riche, qui a permis de développer en elle autant de talent (qu'elle possédait déjà, sous forme de don. Le talent est un don qui se cultive). Mais le talent n'est rien sans les hasards de la vie, et les hasards sont passés par sa vie.
J'avais déjà écrit un billet sur la voix, ai-je dit que la voix c'est l'âme ? Chanter, c'est aussi respirer. Quel pléonasme et quelle ironie. Sans la gestion de l'air, pas de voix qui tienne, mais la voix, c'est bien plus que l'air qu'on inspire, et l'air qui nous est inspiré, c'est bien plus que du vent. C'est un bout de femme, et c'est un bout d'âme, un coin du ciel de son coeur, un bout de ses tripes aussi.

Alors, qu'est-ce que j'y retrouve, dans ce film d'Olivier Dahan, avec la merveilleuse Marion Cotillard ? (on y arrive !) Des interprètes de grand talent. Un jeu magnifique. Une Emmanuelle Seigner que j'adore, une Catherine Allégret, grave et digne dans sa maison close (et si ouverte...).
Une enfance ballotée, qui forge ainsi le caractère de la belle... Et de me dire qu'être mère, ce n'est pas forcément qu'enfanter...

Ce qui m'énerve un peu ?
C'est de me dire, et maintenant ? N'y a-t-il pas de "grand personnage" ou ne suis-je qu'une de ces nostalgiques d'un passé que je n'ai pas vécu ?

Il me semble seulement que des époques sont révolues, d'une noblesse plus haute, quand l'argent n'était pas encore le Veau d'or que tant de gens vénèrent. Du temps où peut-être les causes existaient encore. C'est peut-être dans la misère et la guerre que naissent nos idéaux.
Peut-être pas.

Ce qui nous fait avancer est tellement personnel. Et ce qui nous aide à continuer peut nous tuer. A me demander, ce que je préfère, d'où le titre de ce billet, "Eau plate, eau gazeuse", il me semble qu'il est déjà trop tard pour moi de ne consommer que de l'eau plate...
Je n'aime pas trop mes hasards de vie de ce moment. Je vais en faire le tri. Non pas un tri cruel (ni un tri sélectif !). Mais les hasards ne doivent pas forcément mener la barque, si c'est pour l'amener à s'échouer un peu plus loin...
Pourtant, chacun mène la sienne, et le petit Piaf est devenu grand. Grand de par ses malheurs, la perte d'une enfant, la perte d'un amour.
Heureusement, j'aime aussi des chanteuses d'aujourd'hui, beaucoup et passionnément raisonnablement... Au moins deux...

Un refrain courait dans la rue,
Bousculant les passants,
Qui s'faufilait dans la cohue
D'un p'tit air engageant.
Les gens sur son passage,
Se regardaient l'air surpris,
Cessaient leurs bavardages :
"Quel est donc ce malappris ?"
Oui, mais l'air était entraînant
Et les mots engageants
Et surtout, il y avait dedans
Du rire à bout portant...

Si cet air qui court dans la rue
Peut chasser vos tourments,
Alors entrez dans la cohue.
'y a d'la place en poussant...


Si un jour la vie t'arrache à moi
Si tu meurs que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrai aussi
Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour crois-tu qu'on s'aime
Dieu réunit ceux qui s'aiment



On lui en voudrait presque, au Moineau d'avoir été si grande (avec son mètre quarante-sept) que les autres, derrière, paraissent tout petit. D'avoir si pleinement, si fortement personnalisé la chanson française que, quarante ans plus tard, on ne peut s'empêcher de lui chercher une descendance. En vain. Car Piaf n'était pas seulement Piaf. Elle était dans le sillage d'une époque qui créait des Cocteau, des Sartre, des Chagall. Mieux, Piaf elle-même créait des Montand, des Aznavour, des Bécaud.... Piaf, c'était la France. Sans marketing ni hit-parade. Avec le talent et la passion, c'est tout.

Source pour le dernier paragraphe : http://www.rfimusique.com/sitefr/biographie/biographie_8864.asp

A découvrir aussi : http://edithpiaf2.googlepages.com/

A lire également : http://www.republique-des-lettres.fr/1672-edith-piaf.php


A ne pas manquer...


Il serait dommage de terminer sans cela :



En gardant un pied dans le présent...


CENDRA

Deuxième billet que je remets en ligne, pour toi Jacky, parce que tu aimes Edith Piaf, et que c'était un grand petit bout de femme !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh Cendra !

Je suis un "fan" d'Edith Piaf et j'ai beaucoup aimé le film !

ET Marion Cotillard a interprété ce rôle d'une manière bouleversante...

J'ai le souvenir de la mort d'Edith...

C'est ma mère qui me l'a annoncée j'allais encore à l'école primaire... je suis un vieux !

Elle est décédée le même jour que son ami Jean Cocteau.

Et encore maintenant l'écouter me bouleverse !

Une vie incroyable, des amours malheureuses, une STAR...

Ce n'est pas le moment, mais une autre chanteuse me bouleverse, me touche profondément :DALIDA.

Merci pour ton message et une fois encore félicitation pour ton blog

Cendra a dit…

Moi j'étais pas née... Je ne suis pas allée voir le film au ciné, trop cher... J'attends en général que le film sorte en DVD
Superbement interprété en tous cas...

Sont-ce toutes ces vies "spéciales" qui font d'elles des stars ?

Du malheur, naissent les plus jolies fleurs...

Anonyme a dit…

Merci !

T'es épatante !

Une sacrée bonne femme aussi !

Jacky !