samedi 22 mars 2008

TOUT UN LOT D'INDIGESTION : ET C'EST PAS A CAUSE DU CHOCOLAT

(Image du blog de Rosie)

Hausse de 4,7% du prix des produits de grande consommation

PARIS (Reuters) - Les prix de produits de grande consommation ont augmenté de 4,69% en moyenne entre février 2007 et février 2008, a annoncé le ministère de l'Economie.

Le ministère, qui fonde son calcul sur les prix de 100.000 produits dans 5.700 grandes surfaces, souligne que "l'essentiel de l'augmentation a porté sur la période fin 2007-début 2008".

"Ces données confirment une hausse des prix des produits alimentaires supérieure au taux d'inflation" mais inférieure aux 30% ou 40% relevés par le magazine 60 millions de consommateurs, souligne Bercy dans son communiqué.

"Les plus fortes augmentations de prix au détail en magasin concernent les produits qui ont subi les hausses les plus importantes des matières premières agricoles : pâtes alimentaires (+16% sur un an, données Nielsen), oeufs (+14%), lait (+12%), beurre (+10%), farine (+10%), riz (+9%), fromages (+8%), yaourt (+7%)", poursuit le communiqué.

"En revanche, les prix des produits d'hygiène et d'entretien ont généralement diminué sur la même période", ajoute-t-il.

Le pouvoir d'achat est devenu la première préoccupation des Français alors que les salaires stagnent et que les prix du pétrole et des produits alimentaires flambent. La popularité de Nicolas Sarkozy, qui avait promis d'être "le président du pouvoir d'achat", en a été durement affectée ces derniers mois.

La loi de modernisation de l'économie qui devrait être présentée au Parlement dans la deuxième quinzaine de mai tentera de provoquer une baisse des prix en augmentant la concurrence.

En attendant, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a demandé à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) "d'intensifier son action pour favoriser la concurrence" et a mis en place un observatoire des prix et des marges consultable sur internet. (www.dgccrf.bercy.gouv.fr/actualites/prix/observatoire_prix2008.htm).

Jean-Baptiste Vey

L'inflation sera de 3% de mars à juin, selon l'Insee

PARIS (Reuters) - Le taux d'inflation devrait atteindre 3% en mars en France et se maintenir à ce niveau jusqu'en juin, sous l'effet de la poussée des prix alimentaires et du renchérissement du baril, selon les prévisions publiées vendredi par l'Insee.

Le taux d'inflation a été de 1,5% en moyenne en 2007 mais avec une brusque accélération dans la deuxième moitié de l'année. Il était de 2,6% en décembre, puis de 2,8% pour les dernières données disponibles, en février.

Sur les 3% d'inflation attendue, un tiers est imputable aux prix alimentaires et 0,6 point à l'énergie.

Ainsi, "sur les 3% de hausse de l'inflation que nous prévoyons à la fin du premier semestre, à peu près la moitié serait due aux produits alimentaires et à l'énergie", a déclaré Eric Dubois, chef du département de conjoncture de l'Insee, en présentant la note de conjoncture de mars publiée vendredi.

"Les prix alimentaires ont beaucoup augmenté depuis plus de six mois et ils devraient continuer à augmenter dans les mois qui viennent pour atteindre de l'ordre de 5% en glissement annuel", a-t-il dit.

L'indice des prix dans la grande distribution calculé par l'Insee a augmenté de 4,6% en février sur un an, d'après une statistique publiée le 12 mars.

L'inflation alimentaire tient à une conjonction de conditions défavorables du côté de l'offre et de la demande, avec d'un côté des récoltes qui ont été inférieures à la normale à cause de sécheresses et d'inondations, et de l'autre une demande qui est accrue à la fois par le développement des biocarburants et par la forte croissance des pays en voie de développement qui changent leurs habitudes alimentaires, a expliqué Eric Dubois.

LA LOI GALLAND NE PRODUIT PLUS D'EFFET

Dans le cas de la France, il a noté que la loi Galland, qui régit l'équilibre des relations entre la grande distribution est ses fournisseurs, n'avait plus d'effet positif sur les prix.

"L'impact de la loi Galland a permis au cours des dernières années de freiner la hausse des prix de l'ordre d'un quart de point par an. C'est un phénomène qui dure depuis septembre 2004 et qui semble-t-il a pris fin cette année", a-t-il dit.

Pour autant, les marges des distributeurs ne sont pas responsables de la poussée inflationniste, a-t-il noté.

"De ce que nous constatons aujourd'hui, les marges de la grande distribution sont restées conformes à ce qui se produit habituellement, c'est-à-dire que dans un premier temps elles ont tendance plutôt à diminuer parce que la hausse des prix des matières premières ne se traduit pas immédiatement dans le panier du consommateur". Mais cela arrivera dans un deuxième temps, ce qui explique que l'Insee attende une poursuite de la diffusion de ces hausses de prix d'ici à la fin du premier semestre, a-t-il ajouté.

Les prix des produits alimentaires frais pourraient en revanche ralentir au deuxième trimestre, "les conditions climatiques défavorables du deuxième trimestre de 2007 ayant été supposées ne pas se reproduire cette année", indique l'Insee dans sa note de conjoncture.

Du côté du pétrole, l'Insee a retenu une hypothèse de 95 dollars pour le prix moyen du baril de brut au premier semestre et anticipe une décélération graduelle des prix d'ici la fin du semestre.

Le taux d'inflation de 3% prévu par l'Insee en juin correspond à un indice harmonisé aux normes européennes (IPCH) de 3,4%, contre 3,2% en février.

Véronique Tison

L'Insee prévoit 0,4% de croissance au 1er trimestre

PARIS (Reuters) - L'économie française n'échappera pas au ralentissement mondial au premier semestre mais devrait continuer à amortir les nombreux chocs qui l'affectent, estime l'Insee dans sa note de conjoncture publiée vendredi.

L'Institut de la statistique a revu sa prévision de croissance pour le premier trimestre à +0,4%, au lieu de 0,5% attendu en décembre, et s'attend à une hausse du produit intérieur brut de 0,3% au deuxième trimestre.

La croissance avait été de 0,3% au dernier trimestre 2007, après +0,8% au trimestre précédent, et de 1,9% sur l'ensemble de l'année, selon les chiffres provisoires publiés en février.

L'Insee ne livre pas de prévision pour l'ensemble de 2008 mais situe l'acquis de croissance à 1,4% à la fin du premier semestre (dans l'hypothèse d'une croissance zéro aux troisième et quatrième trimestres).

"La zone euro s'en tire plutôt bien face à l'onde de choc qui l'affecte depuis six mois", a observé Eric Dubois, chef du département conjoncture de l'Insee, lors d'une conférence de presse de présentation.

"Pour autant, des risques importants subsistent", a-t-il ajouté en citant l'inflation que l'Insee attend à 3% à partir du mois de mars, contre 2,8% en février.

L'inflation alimentaire représenterait le tiers de ces 3% et l'énergie 0,6 point, dans l'hypothèse d'un prix moyen de 95 dollars pour le baril de pétrole.

LA CONSOMMATION DEVRAIT TENIR

Les différents chocs - appréciation de l'euro, envolée des prix des matières premières, retournement du marché immobilier américain, crise financière - se sont amplifiés par rapport à ce qu'anticipait l'Insee en décembre mais la consommation des ménages devrait continuer de soutenir la croissance en France en 2008, estime l'Insee dans sa note intitulée "La zone euro entre résilience et inflation".

"Les quelques informations conjoncturelles disponibles pour le premier trimestre ne sont pas mauvaises", a observé Eric Dubois. "Du côté de la consommation, il y a encore une volonté de dépenser qui est là. La sinistrose ambiante, il faut savoir la pondérer par des éléments plus positifs".

L'Insee relève ainsi que le taux d'épargne des ménages présente une marge de baisse "substantielle", après sa hausse de près d'un point en 2007, et met aussi en avant les créations d'emplois, attendues au nombre de 96.000 pour l'ensemble de l'économie au premier semestre après plus de 350.000 sur tout 2007.

Le taux de chômage, qui a diminué de plus d'un point et demi depuis le début 2006, devrait quant à lui se stabiliser autour de 7,5%, son niveau du dernier trimestre 2007.

"La consommation des ménages devrait être au premier semestre de cette année le principal soutien de la croissance française même si elle devrait un peu ralentir par rapport au rythme de 2007 (+2,1%)", a déclaré Eric Dubois. L'Insee attend ainsi une hausse de 0,5% des dépenses des ménages au premier trimestre, contre +0,4% au quatrième trimestre 2007.

EFFET GREVES POSITIF

Du côté de l'investissement des entreprises, l'Insee s'attend à un ralentissement de l'investissement productif (+0,5% en moyenne par trimestre, moitié moins qu'au dernier trimestre 2007) du fait du tassement de l'activité qui limite les perspectives de demande et du resserrement du crédit lié à la crise financière. L'investissement en construction devrait lui ralentir nettement comme le suggère la dégradation de l'opinion des entrepreneurs de travaux publics depuis la fin de 2007.

La faiblesse du dollar a pour effet favorable de rendre les matières premières moins chères à l'importation mais elle entraîne aussi une compétitivité dégradée des exportations françaises par rapport aux produits américains, a encore noté Eric Dubois. "Le premier effet est dominé par le second", a-t-il dit.

Les prévisions du premier semestre sont fondées sur l'hypothèse d'un taux de change de 1,50 pour l'euro/dollar. L'euro se traitait jeudi à un peu plus de 1,54 dollar.

Pour la zone euro, l'Insee a une prévision de croissance de 0,4% au premier trimestre, comme sur les trois derniers mois de 2007.

Pour la France, l'estimation de croissance de 0,4% au premier trimestre comprend un impact positif d'un dixième de point lié aux grèves de novembre, rattrapant l'effet négatif de même ampleur constaté au quatrième trimestre.

Si la croissance est de 0,4% au premier trimestre et de 0,3% au deuxième comme le prévoit l'Insee, il faudrait deux trimestres de croissance à +0,8% pour parvenir à un résultat de +2% sur l'ensemble de l'année, ce qui est l'objectif actuel du gouvernement mais en passe d'être revu à la baisse comme l'a indiqué jeudi la ministre de l'Economie Christine Lagarde.

Une croissance de 0,5% aux troisième et quatrième trimestres donnerait une croissance totale de 1,8% en 2008, et des taux de 0,3% sur ces deux trimestres aboutiraient à un résultat final de 1,6%.

Véronique Tison

Xavier Bertrand confirme la hausse du Smic fin mars

Le ministre du Travail a confirmé lundi matin que le gouvernement augmenterait le Smic et les petites retraites selon les chiffres de l'inflation, qui seront connus fin mars.

Les retraités et les smicards ne sont pas oubliés par le gouvernement : tel est le message que Xavier Bertrand a voulu faire passer, lundi matin, en confirmant sur RTL que le Smic et les petites pensions seraient revalorisées à fin mars. Selon le ministre du Travail, la prime pour les petites retraites sera versée "à la fin du mois de mars". Tandis que c'est à la fin de ce mois-ci, également, que seront actualisées les prévisions d'inflation pour 2008. Le gouvernement saura ainsi "de combien nous devons aller plus loin que les 1,1% d'augmentation".

Par ces déclarations, Xavier Bertrand n'a fait que confirmer que le gouvernement appliquerait... la loi. Le ministre du Travail a d'ailleurs rappelé que la loi prévoyait des "rattrapages automatiques" du Smic si l'inflation est supérieure aux prévisions. Mais en confirmant ces revalorisations, Xavier Bertrand a sans doute voulu répondre à François Hollande, qui, lundi matin également sur RTL, a demandé une "revalorisation immédiate des petites retraites", ainsi qu'une augmentation anticipée du Smic.

"Je demande qu'il y ait une revalorisation immédiate des petites retraites puisque c'est une promesse de campagne qui n'a pas été honorée et je demande qu'on anticipe l'augmentation du Smic qui devrait se faire normalement au mois de juin et qui pourrait se faire dès le mois d'avril", a déclaré le premier secrétaire du PS.

Stéphanie Tisserond

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