samedi 22 mars 2008

ENTRE FOI, ATHEISME, RITES ET AUTRES FORMES D'OBEDIENCE

Après les actualités qui me tracassent, comme le Tibet, Ingrid Bétancourt, l'euthanasie, et d'autres actualités plus personnelles, et plus profondes, des lectures sur certains blogs, il me revient l'envie d'écrire sur la vie, les croyances, les libertés, le respect, l'écoute, le don de soi, ses limites. Des réflexions parce que certains évènements font que j'ai envie de les dire.
Et puis, je réfléchissais à toutes ces richesses qui font mon "moi", loin de tout égo, juste la reconnaissance de ces qualités (et de ces défauts) qui font ce que je suis.
Et de les accepter dans leur globalité.

Ainsi, le billet de Patrick Mottard sur les Pénitents rouges et noirs de Collioure m'a interpelée. J'avais déjà eu des discussions avec des personnes athées.
Les personnes qui ne croient en rien d'autres que ce qui se passe sur terre. Ils ne croient ni à l'enfer, ni au ciel, ni à un quelconque Dieu, ni à une vie après la mort. Je ne connais pas bien l'athéisme, est-ce croire qu'il n'existe rien après la vie sur terre, et donc, la seule finalité de la vie, c'est la vie sur terre, pour aboutir au néant ?
Rien n'est innocent, dans les écrits de Patrick Mottard, et je vois très bien où il veut en venir...

Ce qui le fait douter, du bien fondé des croyances, c'est la recherche de ceux-ci d'une réponse aux épreuves de la vie, pour leur échapper, ce qui n'est pas forcément le cas. Ce qu'il attaque avant tout ? Peut-être les rituels qui sont attachés à ces croyances. Et là réside tout le paradoxe de sa réflexion, quand on connait l'homme...

Pour le citer :

"Rue de Suisse, Mur des Lamentations (aujourd'hui, je pourrai ajouter Collioure ou Perpignan),
à chaque fois, pour moi, l'athée, ce spectacle de la foi est source de perplexité.
Certes, j'admire - et peut-être même j'envie - ces croyants capables de s'abstraire du monde gluant des pesanteurs terrestres, des eaux froides du calcul égoïste, pour apercevoir, le temps d'une prière, la fulgurance d'un au-delà.
Mais en même temps, j'en veux aussi à ces croyants d'être capables de brûler autant d'énergie positive, autant d'amour, pour quelque chose d'autre que leurs semblables. Des semblables pourtant si solitaires et si misérables.

Pour moi, je le sais, le ciel est vide.

Désespérément vide ? Heureusement vide ? Tout simplement vide. Parce que ce que je cherche n'est pas dans le ciel..."

Je suis croyante, hors religion, hors rites (hormis quelques uns, bien personnels), hors mouvements. Ma croyance ne cherche pas un échappatoire des souffrances terrestres, il ne brûle pas d'énergie, d'amour pour autre chose chose que mes semblables. Certes, elle représente une source intarissable de force, plus spirituelle que religieuse, d'une osmose qui me relie à mes semblables, et d'un amour qui fait que je donne sans me poser la question de ce que ça m'apporte. J'en ai eu la réponse ce soir même. A une détresse bien terrestre et bien humaine, pas de question à me poser, pas de prosélytisme, juste de l'amour, que j'ai donné, avec le coeur que l'on me connait.
Pour moi, le ciel n'est pas vide, et, même s'il n'est pas habité par un "vieux barbu", il est empli d'âmes, d'énergies, sinon de réponses toutes faites.
Ce que je cherche n'est pas dans le ciel, il est ici, sur terre. Le ciel, il est bien trop vaste pour que j'aie envie d'y chercher quoi que ce soit, mais il est tout, sauf vide.

Les rituels, ils existent dans bien des religions, des philosophies, des obédiences spirituelles, philosophiques, athées... Les religions s'emparent de ces rituels pour donner de la consistance à une foi, pour mode de communication, de communion, pour rendre terrestre ce qui parait impalpable, pour rassurer. Certaines obédiences, ou confréries, telle la Franc Maçonnerie par exemple, sont dictées par des rituels bien précis et qui plus est secrets, où bien de l'amour, de l'énergie sont usées pour bien d'autres choses que leurs semblables n'appartenant pas à leur groupe...
Il existe des loges où des membres de différentes religions y sont acceptés, d'autres beaucoup plus athées, certaines qui acceptent la mixité et d'autres pas, dont le but primordial est une meilleure connaissance de soi afin de mieux œuvrer à la construction d'un monde meilleur...
Leur mode de fonctionnement est régi par une série de rites, de niveaux, de grades...

Il existe aussi ce qu'on appelle les sectes, mouvements plus ou moins religieux, dont la finalité est le plus souvent l'enrichissement d'une élite sous de "faux prétextes". Je ne développerai pas ici tous les dangers qu'elles peuvent représenter. Un site de prévention : UNADFI.

Rien de nouveau sous les tropiques...

Elevée en bonne catholique, j'ai pris de la distance, avec tout ce qui peut être pré mâché, pré digéré, et que l'on doit gober comme du parfaitement fiable.
Il m'arrive souvent de poser des questions, et de m'en apporter moi-même les réponses. Après moultes lectures, réflexions, expériences, ressentis, toutes sortes de choses qui m'amènent à ce que je crois être ma vérité. et n'a aucune autre prétention.

C'est ainsi que j'ai découvert le bouddhisme tibétain, le bouddhisme indien, l'hindouisme, la notion de réincarnation à la "mode européenne", et même chrétienne. Il faut savoir que l'on retrouve dans le Coran et la Bible quelques éléments qui relatent de la notion de réincarnation.
Notions non officiellement avouées par ces religions.

Ce qui caractérise le bouddhisme, c'est la non violence. D'aucun l'appelle une philosophie. Je dois vous avouer que je ne l'appelle pas...

Retrouvez quelques notions sur le bouddhisme :

http://lalitavistara.free.fr/Buddhism/Buddhism/BuddhismIntro.htm
http://www.lerabling.org/index.php?pid=77

En gros, le bouddhisme, c'est que tout est souffrance sur cette terre car nous sommes trop reliés, attachés à des considérations purement terrestres, le plaisir, le désir, les passions, nous amènent à des hauts et des bas. Alors, le détachement est l'attitude qui nous amènera au nirvana, à la "béatitude", à la plénitude.
Une intériorité, une connaissance de soi, qui nous ouvrent sur le monde car, dans l'acceptance de ce que nous sommes, dans notre propre reconnaissance, dans l'unification de notre être, un esprit qui retrouve la prééminence sur le corps, nous ne sommes plus touchés négativement par les "troubles" de la vie. Et nous pouvons nous ouvrir au monde.

J'en suis loin, très loin. Et je ne me revendique pas bouddhiste à part entière.

Je crois au samsara, au cycle de vies, je crois en plein de choses dont je n'ai pas envie de faire état ici.

"Ne croyez rien sur la foi des Traditions alors qu'elles sont en honneur depuis de longues générations et en de nombreux endroits.
Ne croyez pas une chose parce que beaucoup de gens en parlent.
Ne croyez pas ce que vous vous êtes imaginés, vous persuadant qu'un Dieu vous l'a inspiré.
Ne croyez rien sur la seule autorité de vos maîtres ou des prêtres.
Après examen, croyez en ce que vous avez expérimenté vous-même et reconnu raisonnable et conformez-y votre conduite."
Siddharta Gautama, Bouddha


Au delà des péchés, de ce qui est bien, de ce qui est mal, au delà des préceptes que l'on m'a enseignés. Plus loin, aller toujours plus loin. Dans la connaissance de soi.

Et pour quelques chiffres sur l'athéisme, une émission :

Un documentaire de Sébastien Galcéran et Jean-Philippe Navarre

En 2007, 27,6% des Français se déclarent sans religion, contre 15,5% vingt ans auparavant (sondage La Vie / Ifop). Dans seize départements, ce chiffre dépasse 34%, notamment dans les Côtes-d’Armor ou dans le Loir-et-Cher (43,7%). Si l’on ajoute à cela la chute abyssale de la pratique religieuse, tous les ingrédients de la sécularisation sont réunis : le bloc des vérités « révélées » ne s’impose plus, le détachement vis-à-vis des institutions religieuses se confirme, et, au final, l’individualisation des croyances et des valeurs (que certains qualifient avec quelque condescendance de « bricolage » ou de « recompositions flottantes »…) se renforce… Tordant le cou à tout ce qui peut donner l’illusion d'un « retour » du religieux en France (et plus généralement en Europe), des sociologues n’hésitent plus à parler de « rupture civilisationnelle » (Françoise Champion).
Parmi les « sans religion », on trouve aujourd’hui non seulement beaucoup de jeunes de 18-24 ans et des personnes plus âgées, qui n’ont jamais cru en un Dieu révélé, mais également… d’anciens croyants. Comment ont-ils perdu la foi ? Extinction progressive ou expérience repoussoir ? Ont-ils seulement l’impression de « perdre » quelque chose ? « J’ai perdu la foi, et ce fut comme une libération », écrit André Comte-Sponville dans L’esprit de l’athéisme. La religion avait contribué à structurer leurs valeurs, leur représentation du monde et de leurs actions, leur rapport au mal, au péché, au salut… Que reste-t-il lorsque la foi s’est évanouie ? Se sent-on désorienté, nostalgique, amputé ? Libéré, relativiste, hédoniste ? Le fait de se déclarer sans religion ne signifie pas absence de croyances et d’intérêt pour le spirituel. « Les personnes qui s’identifient comme religieuses sont moins nettement croyantes qu’auparavant tandis que les personnes qui s’identifient comme sans religion sont moins athées qu’auparavant » (J.-P. Willaime, « Reconfigurations ultramodernes », Esprit, mars-avril 2007).
Sinuosité et permanence à la fois : avec un regard neuf, les anciens croyants sont confrontés aux mêmes interrogations qu’avant, aux mêmes interrogations que vous et moi : comment abordent-ils l’infiniment grand et l’infiniment petit, la maladie et la souffrance, le décès de leurs proches et leur propre mort ?

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