LE DROIT A UNE FIN DE VIE DIGNE
Le droit à une fin de vie digne. Quel en est le début et quelle en est la fin ? Jusqu'où la loi peut-elle décider de notre vie, tant que celle-ci est censée nous appartenir (ou pas) et si celle-ci n'est plus que souffrance, sans aucune issue possible ?
Je me suis souvent posée cette question, et, la seule limite que je me suis posée, c'est de comment savoir si c'est la volonté consciente de la personne. Pour éviter les abus et les "crimes" déguisés aux fins d'intérêts peu avouables. D'où peut-être la nécessité d'une commission chargée de vérifier tout cela.
La réponse religieuse à cette épineuse question serait un non catégorique.
La réponse spirituelle véritable me semble tout autre.
L'affaire "Chantal Sébire" n'est pas qu'une affaire, c'est une vie, c'est un être humain qui demande une réponse.
PARIS (AFP) - Le trouble semé par le cas de Chantal Sébire, qui souffre d'une tumeur incurable et demande l'autorisation de mourir dignement, a incité le gouvernement à demander une évaluation de la loi Leonetti sur la fin de vie.
Tout en se réjouissant de cette décision, les partisans du droit à l'euthanasie ont relevé que ce même jour en Belgique l'écrivain Hugo Claus, souffrant de la maladie d'Alzheimer, a pu se donner la mort "comme il le souhaitait et quand il le souhaitait", selon les termes de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).
Jean Léonetti, député-maire UMP d'Antibes, rapporteur de la loi de 2005 instaurant un droit au "laisser mourir" mais pas à l'euthanasie active, a été chargé d'une mission d'évaluation pour remédier à "la méconnaissance des textes" et éventuellement à "l'insuffisance de la législation".
De son coté, le groupe PS à l'Assemblée va former un groupe de travail en vue d'élaborer un texte de loi améliorant la législation.
La loi de 2005 a fondé le rejet par la justice, lundi, de la demande de Mme Sébire qui voulait obtenir le droit de "mourir dans la dignité, entourée des siens".
Mercredi, son médecin, le Dr Emmanuel Debost, s'est rendu à l'Elysée, à la demande du président de la République, pour déposer son dossier médical auprès du Pr Arnold Munnich, conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions de santé.
Selon l'Elysée, le Dr Debost était assisté dans cette démarche par le Pr Daniel Brasnu, chef du service ORL de l'Hôpital Georges-Pompidou et spécialiste de la maladie dont souffre Mme Sébire, l'esthésioneuroblastome. Aucune indication n'a été fournie sur la teneur de l'entretien.
Toutefois, le Dr Debost avait indiqué la veille qu'il n'attendait rien de cette démarche et qu'il serait "étonné" si elle apportait une solution aux souffrances de sa patiente.
Deux membres du gouvernement ont plaidé mercredi en faveur du recours à l'euthanasie pour Chantal Sébire.
Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et médecin, a demandé un exception à la loi, pour lui permettre de ne pas se suicider "dans une espèce de clandestinité dont tout le monde souffrirait, surtout ses proches". Nadine Morano, nommée mardi secrétaire d'Etat à la famille, a réitéré qu'elle était favorable à l'euthanasie.
"Je trouve assez dommage de devoir quitter le territoire français pour pouvoir accéder à son désir de mourir dans la dignité", a-t-elle souligné.
Le président de l'ADMD, Jean-Luc Romero, a noté que le cas de Mme Sébire faisait "clairement avancer les choses" mais que c'était "encore bien trop lent". "Il faut aller plus loin" que la loi Léonetti, "en s'inspirant des législations des pays avoisinants", a-t-il souligné.
Si nombre de pays européens --Pays-Bas, Belgique, Suède...-- ont légalisé ou reconnu l'euthanasie, la Suisse est, selon l'ADMD, le seul pays qui accepte d'aider des étrangers, après vérification de leur dossier. Dans le cas de Mme Sébire, un transport en Suisse semble exclu, selon ses proches, pour qui elle est "beaucoup trop fatiguée".
L'actrice Maïa Simon, souffrant d'un cancer, avait choisi cette voie en septembre, après avoir regretté "l'hypocrisie" de la France. Son avis de décès citait une phrase attribuée à Nicolas Sarkozy: "La vie n'appartient pas à celui qui se tient à côté du lit mais à celui qui souffre".
Marie Humbert, qui avait bénéficié d'un non-lieu après avoir aidé avec un médecin son fils tétraplégique à mourir en 2003, en a appelé mercredi à Carla Bruni-Sarkozy pour obtenir un droit à l'euthanasie, faute de réponse à une demande d'entretien avec Nicolas Sarkozy.
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