vendredi 4 janvier 2008

ETRE FRANCAIS ÊTRE NICOIS

Sujet de polémiques entre mon mari et moi cet été. Ce n'est pas peu dire ! Je l'ai entendu tellement critiquer la France et la démocratie française que je n'en pouvais plus.
Pour lui, tout était de la merde ! Il critiquait mon travail de merde pour une paie de merde, la France, où tout allait mal, la démocratie qui était de la merde aussi. Il a oublié les raisons qui lui ont fait quitter le Maroc... On lui a dit qu'il valait mieux qu'il parte parce qu'il critiquait trop ! La critique est en lui !
Mais pas la construction.
Pour prendre une comparaison, dans le bâtiment, il existe des entreprises de démolition, qui ne font que ça... Mais c'est pour bâtir autre chose !

Je sais que tout n'est pas pour le mieux dans notre pays, dans notre démocratie, que le gouvernement actuel n'est pas là pour forcément améliorer toutes ces choses...

Je me sentais attaquée personnellement à chaque critique de sa part contre la France et il ne le comprenait pas. Il ne comprenait pas que, personnellement, en étant au Maroc, je ne critiquais pas constamment, même si je peux émettre une critique ou deux, c'est toujours avec amour que je parle du Maroc. Parce que franchement, c'est un beau pays et que, le nouveau roi est plus innovant, même si les changements se font doucement (on ne peut pas tout bousculer), c'est un pays qui bouge, c'est un pays riche, à tous les niveaux. Mais gangréné par la corruption.

Ma France, elle a des défauts, mais je la défends. Elle fait partie de moi et cela, il ne le comprenait pas.
Comment peut-on se sentir Français quand on vient d'ailleurs ? Je pense qu'il n'y a que ces personnes pour en parler vraiment. Je ne sais pas si on peut parler d'une intégration mais plutôt d'intégrations au pluriel.
J'y ai repensé en re-regardant le film "Travaux", avec Carole Bouquet. C'est l'histoire d'une avocate qui défend les sans papiers et qui refait faire son appartement par un architecte dont elle a obtenu les papiers. Et c'est toute une "tribu" qui débarque de latinos, qui lui mettent la pagaille, et, au bout de nombreuses (très nombreuses) déconvenues plutôt effrayantes, tout finit par rentrer dans l'ordre et le film se termine par cette dédicace à tous ces étrangers qui apportent leurs richesses à la France. Sous un ton très léger, ce film aborde avec pudeur le thème plus sérieux de l'immigration et de l'intégration.
La France des Couleurs, comme le chante Idir (que j'adore) est notre richesse, mais, comme dans ce film, l'identité de la France est vaste et inclut la France et ses traditions aussi.
Le tout est de réussir le mélange sans que chacun y ait trop à perdre (ou plutôt, que tout le monde y gagne = à être heureux !).

J'ai mon identité, il a son identité : la mésentente venait également de la religion. Je discute souvent avec Jef à propos d'athéisme... ou ailleurs... J'avoue que c'est difficile pour moi de comprendre mais je ne vais pas pour autant les dénigrer ! La personne importe avant tout. Autant que je pourrais avoir des accrochages avec des Catholiques "purs" ou des Protestants !
J'avoue que j'ai du mal avec l'Islam, surtout quand cette personne ne pratique que le Ramadan, ne lit pas le Coran, se contente de ce qu'on lui a inculqué il y a très longtemps !
Chez moi, vous trouverez la Bible Catholique, la TOB, une Bible protestante, le Coran, la Baghavad-Gîtâ, un livre sur le bouddhisme, plein de livres sur la réincarnation (...). Je ne les lis pas assidument... ok ok... J'avoue être aussi attirée par le Soufisme.
Plein d'autres livres...
Bref, ce n'est pas de la dispersion, pas pour moi. Car, pour moi, la croyance ne se résume pas à une identification. C'est une foi. Qui me porte. Ce serait trop compliqué à expliquer et ce n'était pas le sujet du billet.

Si on doit reprendre le titre du billet, il ne faut pas oublier le terme "ETRE", non pas en tant que verbe d'état, mais dans le sens d'exister. Et donc de faire. Ce que l'on apporte par son être à un pays, à une ville. Faire partie d'un tout. Cela peut être temporaire !
Je me permets de reprendre une partie d'un billet du blog de Patrick Allemand :

Quelle identité Niçoise pour changer d'ère....

Et cette phrase :
"Fin 2005, nous sommes allés à l’école Auber avec Jean-Marc offrir aux enfants une bande dessinée « Emma Tomate » écrite en français et en niçois. Je me souviens de ces enfants, de 17 nationalités différentes, ouvrant des yeux tous ronds, en découvrant qu’il existait une langue niçoise mais c’est surtout la réponse de Jean-Marc qui m’a marqué : « Je ne peux pas vous expliquer d’où vous venez, mais je suis là pour vous expliquer où vous êtes. »

C’est cela être niçois quand on veut changer d’ère."

Alors, je demande le droit du sol... aux Niçois... tout comme le fait d'accepter que le Nissart est une langue régionale, car, j'accepterais pareillement que le Breton le soit aussi en Bretagne !

Tout comme je suis pour la défense du Berbère...

Je vis à Nice, je défends Nice, je suis d'origine Bretonne, attention... je défends la Bretagne !
Et je défends l'être humain avant tout.

Ouf, j'écoute beaucoup Zazie, ces temps-ci... TOTEM !

Na !

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