dimanche 16 décembre 2007

UN NOUVEL ART DE VIVRE

Patrick, je me permets de reprendre un de tes billets sur ton blog car, j'aurais aimé être là, mais, travail oblige... Cela m'a particulièrement séduite, un théâtre populaire, sur la place Masséna, agora où l'expression devrait se faire librement, et, seuls Sophie Duez, Louis Pastorelli, et tant d'autres, dont toi, étaient capables de prendre une telle initiative, loin des "bastions" hors d'atteinte à la masse populaire... C'est, avec ton engagement avec le MRC, le PCF, les Verts, et des membres de la Société Civile, que tu démontres une vraie liste d'ouverture, et pas qu'avec des mots, mais des actes !


A lire sur ton blog : Le châtiment.

Ce matin, nous étions Place Masséna pour un hommage à Victor Hugo et Giuseppe Garibaldi en réponse au voyage saugrenu de la délégation du Conseil général emmenée en Grande-Bretagne par Christian Estrosi pour se recueillir sur la tombe de Napoléon III.

Cet hommage s'est conclu par une vibrante lecture par Sophie Duez du "Parti du crime", un texte magnifique de Victor Hugo tiré des Châtiments, l'ouvrage qu'il a écrit lors de son exil à Jersey pour s'opposer à la politique liberticide de Napoléon III.

Peu à peu, le carré de militants qui avaient répondu présents a été renforcés par de nombreux passants qui ont été séduits par la spontanéité et le contenu de la démarche. A la fin, je pense que nous n'étions pas loin de 200.

En introduction, j'ai lu ce texte pour expliquer le sens de notre démarche.

"Aujourd’hui Christian Estrosi est en Angleterre, à la tête d’une délégation du Conseil Général des Alpes-Maritimes, pour se recueillir sur la tombe de Napoléon III, avant de préparer semble-t-il un certain nombre de manifestations pour l’année 2008, année du bicentenaire de sa naissance.

Par cette initiative, Christian Estrosi choisit de rendre hommage à un homme qui a bafoué la République par un coup d'Etat, avant de se faire proclamer empereur.

Son règne fut synonyme de pouvoir absolu, de la presse et des intellectuels muselés et de l’opposition réduite à sa plus simple expression par des simulacres d’élections.

Certes, le rattachement du Comté de Nice à la France s'est réalisé sous son égide par un troc militaire, mais rendre hommage à un personnage historique aussi controversé pose interrogation.

Napoléon III n’a pas été un bienfaiteur pour Nice et ce sont les Niçois qui ont choisi la France par référendum.

Quelle motivation peut donc pousser Christian Estrosi à entreprendre cette démarche saugrenue si ce n’est une pure opportunité médiatique et électorale ?

Quand on sait combien les deux hommes se sont opposés, cet hommage à Napoléon III résonne comme une gifle pour Garibaldi, dont on célèbre cette année le bicentenaire de la naissance.

Les hommages en disent souvent au moins aussi long sur ceux qui les rendent que sur ceux qui les reçoivent.

On peut toujours interpréter l’histoire mais en l’occurrence, cette volonté de sans cesse vouloir rappeler la reconnaissance de Nice à la France finit par donner l’impression que Christian Estrosi est un niçois qui a honte de l’être.

La liste « Nice 2008-Changer d’ère » a choisi son camp, celui des valeurs républicaines, celui de deux grands contemporains de l’empereur Napoléon III

- celui de Giuseppe Garibaldi, dont nous venons de célébrer le bicentenaire de la naissance, qui, né à Nice fût un citoyen du monde, et qui disait, parlant de ceux qui dirigeaient la France :

« Les hommes qui ont préparé la grande révolution française, à qui le monde doit l’immortelle Déclaration des Droits de l’Homme, les Voltaire, les Diderot, les d’Alembert et toute une pléiade de géants, rougiront certainement d’avoir pour successeurs les tristes pygmées qui font aujourd’hui le malheur de l’humanité ».

- celui de Victor Hugo qui a dit quelques années auparavant de cet empereur : « Il ne sera jamais que l’étrangleur nocturne de la liberté ; » « Il ne sera jamais que le tyran pygmée d’un grand peuple. L’acabit de l’individu se refuse de fond en comble à la grandeur, même dans l’infamie. Dictateur, il est bouffon ; qu’il se fasse empereur, il sera grotesque. Ceci l’achèvera. Faire hausser les épaules au genre humain, ce sera sa destinée. Sera-t-il moins rudement corrigé pour cela ? Point. Le dédain n’ôte rien à la colère ; il sera hideux, et il sera ridicule. Voilà tout. »

Rendre un hommage à un dictateur, en cette journée du 10 décembre, journée des Droits de l’Homme, avec l’argent du contribuable des Alpes-Maritimes est une initiative très déplacée, pour ne pas dire choquante.

Nous laissons donc à Christian Estrosi le monopole de l’hommage qu’il rend à Napoléon III. Notre camp à nous, c’est celui des valeurs universelles, des valeurs de la République et de la liberté, celui de Giuseppe Garibaldi et de Victor Hugo.

Vive la République, vive la France et vive Nice !"

Patrick Allemand

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