mardi 6 mai 2008

VERS LES AUTRES, AVEC LES AUTRES

Choisir. La vie est faite de choix. Sans arrêt, se demander si on fait le bon choix ou pas. Mon divorce bloqué par une aide juridictionnelle qui traine en longueur, je vais leur secouer les puces. Je revois mon mari de temps en temps. Je ne sais pas quelle vie il peut mener actuellement. Il a déjà du mal à tenir ses promesses quant à la peinture (la cuisine a toujours besoin d'être refaite...) que je me dis qu'il va falloir que je mette la pression, ou que je la fasse moi-même. Quand il me propose un truc, je me demande ce que cela donnera ! Non, vraiment, je ne crois pas que je dois regretter.
Bon. C'est une chose. La vie seule, pas toujours évident non plus, surtout dans les moments de fête purement familiale...
Cela a aussi ses avantages. On fait ce qu'on veut, quand on veut, comme on veut... sauf que les moyens ne suivent pas.
Les loyers ! J'ai vu défiler dans cet immeuble (qui appartient en entier aux mêmes propriétaires) toutes sortes de gens. J'ai même eu droit un matin, à une arrivée impromptue de membres du GIGN qui ont fracassé la porte d'en face... J'ai même eu droit à une équipe de déminage qui est arrivée chez mes anciens voisins d'à côté... L'ex mari, jaloux, aurait déposé un petit missile ou je ne sais quoi...
Les loyers, c'est une honte par rapport à ce qu'on loue. Des logements si mal isolés que je vis la vie de mes voisins... Il y a les voisins concomitants de ma chambre, une famille de l'Europe de l'est, avec un bébé et au moins un enfant. Tous les week-end, j'ai droit au réveil à 7h30 du matin, bébé aidant, et l'enfant jouant dans la chambre bruyamment, allant jusqu'à cogner contre les murs... Plus tard, ce sera le tour des voisins côté entrée, qui font la discussion dans l'entrée, leur voix porte... Rien n'y fait, ils ne comprennent pas que c'est bruyant...
A un autre moment de la journée, ce seront mes voisins d'en face et en bas : la mère et la fille, qui s'interpellent régulièrement... Et puis les amis qui viennent, et même sans les amis, "Memet" (désolée, je ne sais pas comment ça s'écrit), qui parle si fort, qui crie souvent, c'est sa manière de parler... La mère habite en face, sa fille en bas (celle qui a laissé crever le lapin). De temps en temps la mère appelle au silence, histoire de... en disant à sa plus jeune fille "Ils ne sont pas habitués, ici"...
Le beau temps aidant, la chaleur, les fenêtres ouvertes de la cour, on vit la vie de tout le monde... Les éternuements forts de l'un, la musique, les discussions hautes de pied- noirs, la prière juive du vendredi soir... Une femme qui perd les pédales, et hurle.
La porte de la coursive qui claque.
On ne s'ennuie pas quand on a... Fenêtre sur Cour... Régulièrement, vous en aurez un aperçu...


Ainsi vous saurez combien de viande ils ont pu manger, toute leur vie étalée... Suis-je impudique, suis-je sans gêne ? Non, seulement un ras le bol que j'essaie de transformer autrement...
Il est 23h04, le ton a légèrement baissé, mais je sais (je connais l'homme), quand les invités partiront, ce sera beaucoup de bruit, avec aucun respect pour ceux qui l'entourent, et qui ont aussi le droit de mener leur vie.

Autre anecdote. J'étais dans un magasin. Une queue à la caisse relativement longue. Un "petit vieux", pas très vaillant, peut-être 90 ans. Sa femme le pousse à demander de passer à la caisse sans attendre. Des jeunes, la vingtaine, qui lui disent qu'il y a une queue. Ne savons-nous plus "vivre" ? J'ai, bien évidemment, laissé passer ce petit couple de vieux. Je tiens bien debout. Qu'est-ce que cela m'a coûté ? Une minute de plus à attendre ?
Et l'immense plaisir de faire plaisir, et de montrer du respect.

C'est si peu.
Nous sommes le monde. Et c'est cela qui doit nous rendre humble. J'essaie, parfois... de l'être un peu.

6 commentaires:

Rosie a dit…

Pas facile ta vie en ce moment, un divorce qui ne se règle pas, un mari peu coopératif à t'aider à t'installer, et surtout ces voisins si bruyants.

Je vis en condo et heureusement, les voisins ne sont pas bruyants, et ici au Québec, passé 23H00 le soir, il est spécifié pas de bruit, sinon la police intervient pour tapage nocturne.

Et oui, tu as bien fait de laisser passer le monsieur âgé, on appelle cela du civisme envers nos aîné(es).

Bon mercredi et bisous de ta tp'tite cousine du Québec.

Cendra a dit…

Chez nous aussi, ma Rosie, sauf que la police ne se déplace pas forcément...
Il faut penser à nos ainés, du moment qu'ils me respectent aussi... qu'est-ce que cela me coutait de les laisser passer ?
Je vais "travailler" tes mots quebecquois...

Comme je le disais, ils sont sortis vers minuit trente, très bruyamment...

Bisous à toi Rosie, bon mercredi

Anonyme a dit…

Et tu étais moins attentive à tout ça lorsque tu vivais encore avec ton futur ex ? C'est vrai que lorsqu'on se retrouve seul et qu'on en souffre un peu, je pense qu'on est plus "sensible" à l'entourage et peut être moins disposé à subir l'égoïsme des gens

Cendra a dit…

Non, j'y étais attentive. Sauf qu'avec lui, aucune réaction, fallait rien dire, fallait rien faire.
Et ça, ça me gave.

Ce n'est pas que j'en souffre, je ne tolère pas le sans gêne et j'ai un principe : "je respecte celui ou celle qui me respecte"
Celui qui me manque de respect, il dégage (oups, je suis un peu sèche, bref, qu'il ne compte pas sur mon respect.
Ceux d'en face et d'en bas, j'ai essayé pourtant le "copinage" mais cela ne m'a pas valu le respect. La liberté de l'un s'arrête là où commence celle de l'autre. Mais nous vivons dans une société où c'est chacun pour soi... etc.

Hum... j'en parlerai peut-être dans un autre billet...

Anonyme a dit…

Un arbre prend ses racines dans la terre mais ce n'est pas ce que nous voyons de lui.Alors,même si nous sommes le monde, pour autant, l'humilité n'est pas d'essence terrestre, hélas...
Noël, ami de Fay...

Cendra a dit…

Alors, essayer, du moins...