mardi 13 mai 2008

POUSSIERES D'ETOILES

(Œuvre de Nicholas Rougeux)

Nous sommes des poussières d'étoiles, nous sommes tout, nous sommes rien. Nous sommes notre propre raison de vivre, et c'est cela qui en fait la fragilité. Comme c'est parfois bizarre la vie, dans ce sens, que, quoi que l'on ait vécu, il nous appartient à nous, et à personne d'autre, la direction que l'on veut prendre et le gouvernail qui est dans nos mains.
Comme dans toute embarcation, il reste cependant des facteurs de navigation comme les éléments terrestres (maritimes...) et les éléments humains. La nature a toujours été dure, elle fait partie intégrante des éléments de vie desquels on ne peut se dérober, auxquels on ne peut que s'adapter, avec ou sans rébellion, avec un sentiment parfois d'injustice ou d'impuissance (catastrophes naturelles) et contre laquelle on tente de lutter avec cependant des moyens qui se perfectionnent, au fil des siècles, ce qui laisse place à la nature humaine. L'élément humain, donc, auquel on se trouve confronté parfois, au lieu et place de s'y trouver imbriqué, parfois, est le plus subtil environnement, et parfois le plus complexe, puisqu'il inclut l'élément naturel et l'élément supra naturel. A notre côté bestial sont censés s'ajouter l'âme, essence de toute chose, l'esprit et la pensée, le don de la transcrire, en paroles écrites ou par le son, l'amour, le sentiment, et l'art de le transmettre (comme de le détruire) sous maintes formes transcendantales ou plus terrestres. Un geste, une parole, il suffit de peu.
"Ainsi, nous ne serons plus des enfants, ballotés, menés à la dérive à tout vent de doctrine, joués par les hommes et leur astuce à fourvoyer dans l'erreur. Mais, confessant la vérité dans l'amour, nous grandirons à tous égards, vers celui qui est la tête, Christ. Et c'est de lui que le corps tout entier, coordonné et bien uni grâce à toutes les articulations qui le desservent, selon une activité répartie à la mesure de chacun, réalise sa propre croissance pour se construire lui-même dans l'amour." Epître de Paul aux Ephésiens 4.14-16
Paul reste mon préféré, car, ouvrant la Bible au hasard, c'est toujours sur lui que je "tomberai". Point n'est de mystère, il parle beaucoup de ce qui fait (devrait faire) le ciment de ce qui n'est en vérité qu'un. Elevée dans la religion, je n'aime pas ce que la religion fait forcément de la croyance... L'interprétation des textes est toujours soumise à subjectivité. On ne peut donner de nom à ce qui n'a de nom, donc, Christ, pour moi, n'a pas de nom. Car même si donner un nom est, quelque part, une forme d'appropriation (au sens noble du terme), il est également une forme de cloisonnement et de fractionnement. Or, il est l'Unité. Il est le Tout. Nous en sommes les articulations, chacun de nous est un maillon d'un être unique. Chacun de nous porte le poids qu'il est censé pouvoir porter, c'est ce que l'on m'a appris, certes, pour me consoler..
Si se retourner vers le passé n'est pas forcément bon, je n'ai que ce caractère-là, vouloir comprendre, à vouloir appréhender le non préhensible, alors, je dois faire cet effort-là, aller au-delà, puisqu'il m'a été donné le don de vue, de sentir, de toucher (et d'être émue), de penser (de panser), aller au-delà, puisque j'ai la richesse des mots, le don du coeur, aller au-delà, puisque des jambes m'ont été données, aller au-delà, c'est souvent aller au plus proche de soi, et voir, ce n'est pas forcément regarder l'autre, c'est d'abord prendre le temps de poser un regard sur soi afin de mieux appréhender l'autre.

Quand le monde se fait violence
Quand le temps ne fait plus
Quand les visages désamorcent
Des rêves qui ne vivent plus

Quand l'enfant abandonne la chance
Que son visage ne se retourne plus
Et que l'ivresse ne l'habite plus
Quand il saigne dans le silence

Quand le ciel ferme ses bras
Et que les rues s'ouvrent à la nuit
Quand l'ange passe quand tu t'enfuis
Quand tu ne parles pas

Que reste-t-il au monde qui ne m'échappe
Que reste-t-il à la vie que je n'espère
Que ne reste-t-il à la note de musique
Si je ne joue pas d'un instrument ?

C'est l'autre qui frappe
C'est l'autre qui serre
C'est l'autre qui gicle
Et c'est l'autre qui ment

Que reste-t-il du temps quand on le laisse filer
Que reste-t-il des ans à force d'abandonner
Que reste-t-il des mots quand la bouche se ferme
Que reste-t-il, que reste-t-il de la vie, à terme ?

Il reste l'amour, il reste la tendresse
Il reste une main tournée vers la tristesse
Il reste un coeur, il reste ce que l'on veut bien garder
Et donner, donner tant, à celui qui ne peut posséder !

Et je donne, et je donne tant
Sans jamais rien garder
Que des bouts de temps
S'il reste un coeur, c'est pour aimer.

Sauf qu'il faut savoir garder... disons préserver la quote part de son bonheur, pour parler moderne... Alors, quelle est ma troisième main ?
S'élever, c'est aussi se lever. Et marcher, en regardant l'horizon, droit devant. En bon marin.

Je vous conseille l'écoute du dernier album de Mike Oldfield, Music of the Spheres, qui, sommes toutes, se révèle assez bon, après une seconde écoute, et que j'ai découvert, en fait, en élaborant ce diaporama.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce titre n'a pas manqué de faire remonter à la surface de la mémoire de mes lectures le fameux livre de Hubert Reeves l'astrophysicien et qui porte exactement le même titre! Joli clin d'oeil! Il y a l'autre ouvrage au titre évocateur : "Patience dans l'azur"...
De belles perspectives!

Cendra a dit…

Beaucoup de patience.... à relire le texte que j'avais écrit en novembre, il me semble qu'il y a pas mal de chemin encore...
L'été apporte l'azur et les étoiles... du moins s'il est encore possible de trouver sur la côte un endroit encore "vierge" pour avoir vraiment le loisir de les observer ! Même à l'observatoire, les lumières de la ville ne leur permettent plus de les observer à loisir... alors...

Puis-je vous emprunter quelques uns de vos magnifiques coquelicots pour en faire des compositions ???

Cristina a dit…

Sujet très sérieux aujourd'hui!
Comme toi, j'adore les coquelicots!
Très bonne soirée.

Cendra a dit…

To be or not to be... demain, je "be"... le reste peut attendre.

C'est pour ça que je ne les cueille jamais !