lundi 25 juin 2007

LA PRESSE A L'ETRANGER : le Maroc

Maroc : le nouveau code de la presse fait débat
NOUVELOBS.COM | 25.06.2007 | 10:29

Ce projet réduit les cas d'emprisonnement pour les journalistes mais maintient des peines de prison en cas d'atteinte au roi et à l'islam. "Scandaleux", juge l'hebdomadaire indépendant TelQuel.

L'hebdomadaire marocain francophone TelQuel, indépendant, à grand tirage, a qualifié samedi 23 juin de "scandaleux" le projet d'un nouveau code de la presse au Maroc. Présenté par le gouvernement comme une "avancée historique" dans le renforcement de la liberté d'expression, ce projet réduit de 26 à quatre articles les cas d'emprisonnement des journalistes et préconise les circonstances atténuantes dans tous les délits de presse. Il maintient des peines de prison en cas d'atteinte au "respect dû au roi", à la religion islamique et à l'unité territoriale.
"Scandaleux", estime TelQuel. "Si on écrit que le roi a commis une grosse erreur de jugement, voire s'est carrément planté sur telle ou telle réforme politique, lui manque-t-on de respect?", s'est interrogé le journal.


Prison en cas de récidive

L'article 66 du projet de code stipule notamment: "est puni d'un an à cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 10.000 à 500.000 dirhams (910 à 4.550 euros) ou l'une de ces deux peines seulement quiconque (...) porte atteinte au respect dû au Roi ou aux membres de la famille royale chérifienne".
TelQuel dénonce un autre article prévoyant une peine de prison pour le journaliste qui récidive, s'il avait été condamné à une amende pour délit de presse. "Maintenant, si on est victime de deux injustices consécutives, on va en prison", proteste le journal qualifiant le projet de "grossière arnaque".

Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a de son côté souligné qu'il "s'opposait à tous les articles privatifs de liberté" dans le nouveau code.
"Mettre des lignes rouges concernant l'islam, l'unité territoriale et la monarchie, c'est absurde et aberrant", a indiqué son secrétaire général, soulignant que "le projet est un 'pas en avant' par rapport au code en vigueur".
Pour le ministère de la Communication, le projet constitue une "importante et historique avancée dans le renforcement de la liberté d'expression et de la liberté de la presse".

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