mardi 26 juin 2007

INTEGRATION

Ou pourquoi j'aurais pu voter Sarkozy... Mon pays, je l'aime. Je n'en suis pas toujours fière, mais je l'aime. Je pense être quelqu'un de relativement ouverte. Dans ma lointaine jeunesse (...) j'ai vécu à Londres dans des familles d'origines diverses, j'ai côtoyé des gens qui m'ont apporté leur richesse et à qui j'espère avoir apporté aussi. Le monde était différent. Pas le racisme ambiant d'aujourd'hui. Racisme bilatéral.

Je pense qu'il émerge depuis quelques années une agressivité émanant de côtés différents : d'un coté, des immigrés originaires du Maghreb, naturalisés ou non, certains français de naissance (ou par naturalisation), de l'autre, les français de « pure souche » comme on dit... (Ça reste à prouver). Dans des relations de cet acabit, comment définir le "politiquement" correct et la limite du supportable ? D'abord, les critiques envers mon pays, qui est le sien (si nationalité). Et l'éternel pays d'origine, si largement ancré dans leur coeur. Ça, je le comprends, j'ai vécu à l'étranger. Ce que j'ai du mal à accepter, ce sont les critiques perpétuelles, et notamment de notre démocratie, qui, avouons-le, comporte de nombreux défauts mais qui, pour moi, reste une démocratie. La limite se pose pour moi particulièrement mais pour beaucoup également, dans la vie de tous les jours, au travail, avec des amis (?). Des limites "communes" peuvent-elles être posées sans poser la question d'identité nationale ?

Comment fixer des limites sans heurter des sensibilités, sans aller à l’outrance du nationalisme, sans le sacrifice de nos pairs (et de notre mère… patrie)

Certes, comme je l’ai entendu dire, notre pays est un « melting pot », tout comme plein de pays européens d’ailleurs. Tout comme les Etats-Unis… (encore plus). Mais, ce qui fait pour moi, l’identité nationale, c’est une volonté commune d’accepter un passé commun, (ou de l’admettre comme le passé de l’autre sans pour autant l’accepter), une volonté commune d’agir et d’interagir dans un lieu commun de vie. Sinon, une même et unique destination, du moins, la volonté d’avancer ensemble vers un but qui est celui d’apporter au pays dans lequel on vit la possibilité d’exister… Pour être vague… Pour être précis, le but est de nourrir notre pays afin que notre pays nourrisse les siens… Ce qui n’empêche pas de nourrir sa famille dans leur pays d’origine.

Mais comme on dit… Il faut que chacun gère sa part et paie son dû.

Quelle est mon identité nationale à moi ?

La France qui peut manger son pain, avec son saucisson et son verre de pinard peinard ? Le béret sur la tête, et, pour les mecs (pardon messieurs) , les jambes bien écartées pour montrer que vous avez des couilles, et, accessoirement, de vous les gratter… Et pour les femmes, je n’ai même pas une image typique de le femme française. Hey ! J’ai besoin de vous, d’une description de LA femme typiquement française parce que moi, je suis atypique…

NON.

La France ouverte mais qui aime ses libertés puisqu’elle en est le berceau. La France qui défend l’opprimé mais pas prête à se laisser berner. La France prête à assumer son passé colonial, et à apprécier les différences, à accueillir les diversités, sans se sentir agressée. Mais sans qu’on l’agresse non plus. Je n’irais pas jusqu’à la non repentance, mais le sentiment de culpabilité vis à vis d’un passé qui est notre passé ou le passé de nos pères ne mène à rien s’il n’est pas constructif. Ensuite, mon sentiment est que la culpabilité doit être portée par ceux que l’on nomme … les coupables !

Je ne suis pas coupable pour ce qui concerne la période de colonisation, je ne suis coupable que si je méprise ou ne considère pas comme pleinement Français tous les Français d’outremer ou d’ailleurs !

Par contre, je peux me sentir coupable de ne rien faire, si cela relève de ma compétence, concernant, -citons un exemple- tous les harkis qui se sont battus pour la France et à qui on ne verse pas la même pension qu’aux « Français ». C’est d’une injustice criante.

J’aime mon pays, la « France de toutes les couleurs », comme le chante le nouvel album d’IDIR.

Mais ne venez pas cracher dans mon assiette. Ou essayer de me convertir.

Partageons, simplement ce que la vie nous a donné.

CENDRA

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